Par Galerie Thierry Matranga
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Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Portrait présumé de Mademoiselle de Fontange. Huile sur toile. Ecole française du 17e siècle, atelier de François de Troy.
Une lumière frontale illumine le visage de la jeune amante du roi-soleil qui pose de trois-quarts face ainsi que le préconisent les conventions de son temps. Au premier regard, le spectateur est saisi par sa grâce et son visage poupin. Sans souffrir d’aucune affèterie, notre portrait est d’un grand réalisme et la jeune princesse aux chairs immaculées est sublimée par le jeu des matières et des couleurs. Ainsi la robe de soie verte vient-elle accentuer la pureté de ses chairs et le rose de l’étole de mousseline apporte-t-il un peu de douceur. En comparant notre peinture avec les quelques représentations connues de Mademoiselle de Fontanges, tout indique que nous possédions un rare portrait de la duchesse : les traits du visage, la clarté des yeux, et les cheveux ébouriffés aux rubans défaits, résultat de l’accident de chasse que nous ...
... évoquons plus loin.
Malgré son destin tragique, la duchesse est érigée en véritable icone en son temps. Ceci, outre le fait qu’elle fut une élue éphémère du roi, parce qu’un banal accident a donné naissance à une nouvelle mode capillaire.
Dimensions : 40 x 32 cm – 53,5 x 45,5 cm avec le cadre
A peine âgée de 18 ans, Marie Angélique de Scorraille de Roussille, duchesse de Fontanges (1661 - 1681), fut la favorite de Louis XIV tandis qu’il avait 40 ans. Un jour qu'elle l’accompagnait dans une partie de chasse, ses cheveux enrubannés se prirent dans les branches. Le roi trouva sa coiffure ainsi défaite "charmante". Et dès le lendemain, toutes les dames de la cour adoptèrent cette nouvelle coiffure qui portera le nom de son inventrice involontaire : la coiffure à la Fontanges.
Biographie :
François de Troy (Toulouse 9 jan. 1645 – Paris, 1er mai 1730) naît dans une famille de vitriers et de brodeurs. Nous ne savons rien de son enfance toulousaine. Peut-être apprit-il la peinture auprès de son père, Antoine, qui pratiquait également l’art du portrait. Son installation à Paris entre 1662 et 1668 lui permet de se former auprès de Claude Lefebvre et de Nicolas-Pierre Loir, qui l’introduisent progressivement auprès de la cour. Agréé par l’Académie royale en 1669, il y est officiellement reçu en 1674 comme peintre d’histoire. Toutefois, c’est le genre du portrait qui lui apporte la gloire et auquel il se dédie pleinement dès 1675. Fort de son succès, François de Troy progresse dans la hiérarchie de l’Académie, devenant professeur en 1693, puis directeur en 1708 et enfin assistant recteur en 1722. André Bouys, Hubert Drouais et son propre fils, Jean-François de Troy, y reçoivent ses enseignements. Ayant connu les règnes de Louis XIV et de Louis XV, François de Troy demeure l’un des portraitistes les plus fameux du baroque français, aux côtés de Nicolas de Largillière et Hyacinthe Rigaud.
Bibliographie :
- AUBERT, Jean, Visages du Grand Siècle?: le portrait français sous le règne de Louis XIV, 1660-1715, (cat. exp., Nantes, Musée des beaux-arts, 20 juin - 15 septembre 1997?; Toulouse, Musée des Augustins, 8 octobre 1997 - 5 janvier 1998), Somogy, 1997.
- BREME, Dominique, François de Troy, 1645-1730, (cat. exp., Toulouse, musée Paul Dupuy, 7 avril - 7 juillet 1997), Paris, Somogy, 1997.
- KIRCHNER, Thomas, Heurs et malheurs du portrait dans la France du XVIIe siècle, Paris, Fondation maison des sciences de l’homme Centre allemand d’histoire de l’art, 2022.
- BREME Dominique, JAMES-SARAZIN Ariane, Portraits en majesté François de Troy, Nicolas de Largillière, Hyacinthe Rigaud (catalogue de l’exposition à Perpignan, Musée d’art Hyacinthe Rigaud, 26 juin – 7 nov. 2021). Silvana Editoriale, 2021.
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