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L'Automne, par Charles-Henri Michel (1817-1905)
Réf : 120071
26 000 €
Époque :
XIXe siècle
Signature :
Charles-Henri Michel (1817-1905)
Provenance :
France
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
l. 96 cm X H. 115 cm
Galerie Lamy Chabolle
Galerie Lamy Chabolle

Mobilier et objet d'art des XVIIIe, XIXe et XXe siècle


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L'Automne, par Charles-Henri Michel (1817-1905)

Huile sur toile.
France.
1873.
115 x 96 cm.

Charles-Henri Michel, né dans la Somme en 1817, ancien élève des Beaux-Arts de Paris et de l’Académie suisse, était connu en son temps pour ses représentations de l’histoire sainte et pour quelques portraits. Lorsque, dans un article élogieux sur l’artiste, paru dans la Revue septentrionale, on cite les œuvres les plus importantes qui lui ont été achetées par l’État, toutes sont des scènes de l’Évangile, de la liturgie ou de la légende des saints :

« La Compassion de la Vierge et le Crucifiement pour l'église de Péronne — le premier fut brûlé pendant le siège de cette ville ; Jésus source de vie, au musée d'Amiens ; la Sainte Communion, au [Palais du] Luxembourg ; le Renoncement, au musée de Varzy ; la Conversion de saint Augustin, au musée d'Amiens ; le Christ du tribunal de Péronne, etc. »

Les grandes toiles à sujet antique sont en réalité d’une grande rareté dans l’œuvre de ce ...

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... peintre, bien qu'elles ne s'y distinguent pas comme on distingue en général la peinture profane de la peinture sacrée : le geste de ces jeunes grecques évoque celui de la supplication et de l’offrande, et tout est comme si la conscience religieuse du peintre transparaissait de ces formes profanes.

Un syncrétisme spirituel, mêlant allègrement la nostalgie de l’antiquité grecque à celle du moyen âge chrétien, allant parfois jusqu'au désir de rejoindre les sociétés « naïves » du Pacifique, inonde tout un pent de la pensée religieuse et artistique de la fin du XIXe siècle. « Ce désir d’innocence et d’harmonie est parfois diffus, embrassant le passé et le futur, des concepts païens et judéo-chrétiens, comme les vers de Victor de Laprade semblent le suggérer :

Il est une vallée où l’harmonie habite ;
[Un dieu veille à sa porte aux mortels interdite :
L’esprit seul, dans son vol, emporté loin du temps,
Aux clartés de l’amour l’entrevoit par instants :]
Quel que soit le doux nom dont chaque âge la nomme ;
[Sa pensée est vivante au fond du cœur de l’homme,
Mais nul, en l’écoutant, ne saurait définir
Si c’est une espérance ou bien un souvenir,
Tant l’âme, balancée en sa plainte secrète,
Flotte entre ces deux mots : j’attends, et je regrette.
Chaque peuple a rêvé ce merveilleux jardin,
Soit qu’avec Jéhovah il ait connu l’Éden,
Soit qu’Homère ait pour lui, sur la lyre sacrée,
Fait chanter l’âge d’or de Saturne et de Rhée,
Soit qu’enfant, sous la tente, il aime à s’endormir
Bercé par les Péris des songes de Kashmir.] »

Ces mots ont été écrits, et les vers de Laprade cités, en introduction d'un catalogue des œuvres de Pierre Puvis de Chavannes, mais pourraient aussi s'appliquer à Charles-Henri Michel. Il est d’ailleurs probable que ce soit une œuvre de Puvis de Chavannes qui ait ici inspiré Charles-Henri Michel : L’Automne de Puvis de Chavannes, peinte en 1864, conservée au Musée des Beaux-Arts de Lyon, montre aussi plusieurs femmes à l’orée des bois : l’une porte une corbeille de fruits ; au sol, une corbeille en osier débordante de fruits ; d'autres femmes au loin, à peine esquissées. Le coloris est par ailleurs très proche d’une toile à l’autre, bien que les couleurs de Charles-Henri Michel soient plus proches encore d’une autre composition de Puvis de Chavannes, L’Été, conservée au Musée d’Orsay et datée de 1873, la même année que L’Automne de Charles-Henri Michel.

Cette allégorie de Charles-Henri Michel, d’un type si rare dans toute son œuvre, paraît avoir été particulièrement importante à ses yeux : le Musée Alfred Denicourt, à Péronne conserve en effet trois esquisses préparatoire à ce tableau, dont la dernière montre seule la composition telle qu’elle apparaît ici. De toutes les esquisses conservées dans ce musée, esquisses par ailleurs très rares, ce tableau semble être le seul à avoir joui d’un tel travail préparatoire.

Sources

E. Maton, « Croquis d'artistes. Charles-Henri Michel », dans Revue septentrionale, Paris, 1900 ; Maurice Thiéry, « Le peintre Michel », dans La Picardie. Littéraire, historique et traditionniste, Cayeux-sur-Mer, 1905 ; Clara Cornelia Stranahan, A History of French Painting from its Earliest to its Latest Practice, New York, 1907 ; Aimée Brown Price, Pierre Puvis de Chavannes, New York, 1994 ; Rodolphe Rapetti, Le Symbolisme, Paris, 2016.

Galerie Lamy Chabolle

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