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Paravent à deux feuilles, Les marchands Chinois, Japon époque Edo
Paravent à deux feuilles, Les marchands Chinois, Japon époque Edo - Arts d Paravent à deux feuilles, Les marchands Chinois, Japon époque Edo - Cristina Ortega & Michel Dermigny Paravent à deux feuilles, Les marchands Chinois, Japon époque Edo -
Réf : 120284
12 500 €
Époque :
XIXe siècle
Provenance :
Japon
Materiaux :
Pigments et feuille d’ or sur papier
Dimensions :
l. 190 cm X H. 172.5 cm X P. 2 cm
Arts d XIXe siècle - Paravent à deux feuilles, Les marchands Chinois, Japon époque Edo  - Paravent à deux feuilles, Les marchands Chinois, Japon époque Edo
Cristina Ortega & Michel Dermigny
Cristina Ortega & Michel Dermigny

Arts de la Chine et du Japon


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Paravent à deux feuilles, Les marchands Chinois, Japon époque Edo

Au début du XIX? siècle, alors que les Tokugawa appliquent depuis plus d’un siècle la politique du sakoku, Nagasaki reste le seul trait d’union entre le Japon et l’étranger. L’étroite enceinte du T?jin yashiki, réservée aux marchands chinois et jouxtant l’îlot de Dejima où résident les Hollandais, devient le théâtre de ces échanges strictement contrôlés. Chaque année, des jonques chinoises y accostent : elles déchargent soie brute, étoffes rares, sucre raffiné, ginseng et herbes médicinales, puis repartent chargées de céramiques, de cuivre et de laques.
Cantonnés trois à quatre mois dans ce quartier clos, les négociants chinois jouent un rôle pivot car ils servent d’intermédiaires obligés à l’économie japonaise et, inversement, alimentent le marché chinois, asiatique et parfois occidental en produits japonais, maintenant ainsi un lien bilatéral vital malgré le cloisonnement politique.
C’est dans ce contexte qu’a été peint ce ...

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... paravent à deux feuilles, utilisant des pigments minéraux sur papier et posés sur un fond de feuilles d’or. L’entourage est en bois laqué noir.
Il représente des marchands chinois du 18ème siècle.
Les deux premiers marchands, richement enveloppés de lourds manteaux, avancent précédés de deux gorals au pelage sombre ponctué de taches claires. Les gorals sont des chèvres montagnardes d’Asie centrale. C’est une allégorie directe du « Poème des chèvres bleues » de l’empereur Qianlong, qui célèbre la fragilité souveraine et la vigueur maîtrisée de ces bêtes, symboles de la conquête du Xinjiang et de la puissance civilisatrice du pouvoir Qing (« Demeurant maîtresses de la roche, ces chèvres plient sans jamais ployer »).
Derrière eux, deux autres négociants, leurs manteaux aux teintes plus vives, cheminent aux côtés d’un enfant qui tient en laisse un chien à l’allure alerte. Le garçon incarne la transmission familiale du négoce et la volonté d’un commerce pérenne tandis que le chien, par sa vigilance, rappelle la loyauté contractuelle nécessaire dans un échange strictement régulé.
Stylistiquement, ce by?bu s’inscrit dans la tradition du kara-e, peinture de style chinois qui connaît un regain d’intérêt à la fin du XVIII? et au début du XIX? siècle. Réalisée sur de grands formats comme les paravents, elle puise ses sujets dans l’univers visuel de la Chine impériale : scènes de lettrés, paysages classiques, animaux symboliques ou épisodes de la mythologie. Contrairement au yamato-e, qui célèbre les thèmes spécifiquement japonais, le kara-e témoigne d’une connaissance précise des codes esthétiques, des récits historiques et des représentations sociales venues du monde mandchou.
À cette époque, on observe également une relecture de certains motifs issus du style namban – pourtant propre au tournant des XVI? et XVII? siècles. Le style namban, qui avait introduit dans la peinture japonaise l’image spectaculaire des marchands portugais arrivant au Japon, avec leurs costumes, leurs bateaux et leurs animaux exotiques, est réinvesti dans un nouveau cadre. Le paravent ici présenté, bien que relevant pleinement du kara-e par son traitement pictural et sa référence explicite à la Chine impériale, entretient un dialogue formel et iconographique avec ces paravents namban. À la figure du marchand portugais s’est substituée celle du négociant chinois.

Ce parallèle n’est pas anecdotique. Il révèle que, tout comme le namban-e avait été une manière de mettre en image la nouveauté et l’importance des échanges avec l’Europe au début de l’époque Edo, le kara-e s’est emparé du motif du marchand chinois pour inscrire visuellement la centralité renouvelée de la Chine dans les échanges commerciaux et culturels du Japon sous sakoku. Leur intégration ne relève donc pas d’une simple fascination pour l’étranger, mais d’une logique savante et économique : celle de représenter, par des moyens visuels codifiés, un monde extérieur perçu comme une source légitime de références commerciales. Malgré la limitation, après 1764, à onze jonques chinoises par an, le volume de leurs échanges restait trois à cinq fois supérieur à celui des Hollandais de Dejima. Les produits exportés depuis le Japon étant revendus en Chine mais aussi aux occidentaux.
Développé par les ateliers de la cour, en particulier l’école Kano, ce répertoire conquiert ensuite les demeures des marchands et des gouverneurs provinciaux, désireux d’affirmer leur réussite par l’acquisition de pièces influencées par la culture mandchoue.
Les paravents kara-e, devenus symboles de prospérité, rappelaient au quotidien l’équilibre délicat entre la fermeture politique du sakoku et la dépendance économique vis-à-vis du monde extérieur.
Hauteur : 172,5 largeur totale 190cm, épaisseur 2cm

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Cristina Ortega & Michel Dermigny

Arts d'Asie