Par Galerie Delvaille
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Mobilier français du XVIIIe siècle et Tableaux fin du XIXe début du XXe siècle
Commode en Arbalète
attribuée à François Garnier
Paris, circa 1740, début de l’Epoque Louis XV
H. 87,5 cm x L. 143 cm x Prof. 67,3 cm
La façade de cette commode est vivement mouvementée en forme d’arbalète. Le caractère important de cette pièce s’affirme aussi par des dimensions supérieures à la norme, mais dont le rapport reste parfaitement étudié pour que l’esthétique obéisse encore au classicisme de la régence.
L’ébéniste a pris soin d’évaser les côtés pour améliorer la vue de trois quart. Le travail des montants à l’avant est également très soigné : ces montants sont « pincés » de manière à réduire visuellement leur masse et à mieux mettre en valeur les griffons.
La commode ouvre par trois rangs de tiroirs, dont le rang supérieur présente un petit tiroir central caché dans le creux de l’arbalète, entre deux tiroirs extérieurs ; Il faut absolument s’attacher à la qualité exceptionnelle du noyer utilisé ...
... pour les fonçures des tiroirs : de très grandes planches de premier choix et montées avec des queues d’arondes à la précision millimétrique permettent d’affirmer que nous sommes en présence d’un meuble exécuté par un grand maitre ébéniste, même si cette commode n’est pas signée. Rappelons qu’en ce début du règne de Louis XV, l’estampille obligatoire n’avait pas encore été promulguée par le roi. La ligne parfaite, le choix de bronzes importants et le soin apporté tant à la structure qu’au placage de bois de violette, permettent d’attribuer cette commode à François Garnier. La commode est coiffée de son beau marbre d’origine, rouge/brun veiné, dit « Rance » de Belgique. Ce marbre, brisé en plusieurs endroits, a été parfaitement restauré sans ajouts de morceaux postérieurs. La commode a été quant à elle l’objet d’une restauration complète par un grand ébéniste Parisien.
Terminons par la garniture d’exception et d’origine que l’ébéniste a fait exécuter pour cette commode. Il est évident que tous les galbes que nous avons décrit ont été dessinés dans le but de mettre en valeur une très importante garniture dont l’or tranche avec la fonceur du bois de placage. Les modèles des poignées tombantes et des rosaces sont à la fois puissants et découpés. Le travail de la ciselure est remarquable sur l’ensemble des bronzes redorés mais dont aucun n’est postérieur. Les modèles du tablier, des sabots et des entrées de serrures sont tout aussi exceptionnels. Enfin, les chutes en forme de griffons constituent des éléments uniques pour ce type de mobilier.
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