EUR

FR   EN   中文

CONNEXION
Les philosophes Héraclite et Démocrite – Ecole du Nord vers 1700
Les philosophes Héraclite et Démocrite – Ecole du Nord vers 1700 - Tableaux et dessins Style Les philosophes Héraclite et Démocrite – Ecole du Nord vers 1700 - Galerie Thierry Matranga Les philosophes Héraclite et Démocrite – Ecole du Nord vers 1700 -
Réf : 102888
VENDU
Époque :
XVIIe siècle
Provenance :
Ecole du Nord
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
l. 44 cm X H. 49 cm
Tableaux et dessins Tableaux XVIIe siècle - Les philosophes Héraclite et Démocrite – Ecole du Nord vers 1700 XVIIe siècle - Les philosophes Héraclite et Démocrite – Ecole du Nord vers 1700
Galerie Thierry Matranga
Galerie Thierry Matranga

Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux


+33 (0)6 77 09 89 51
Les philosophes Héraclite et Démocrite – Ecole du Nord vers 1700

Huile sur toile
Cette paire de portraits représente les deux philosophes grecs Héraclite (544 – 480 av. JC) et Démocrite (460 – 370 av. JC), dont les expressions marquées révèlent les pensées respectives. Sénèque raconte en effet qu’Héraclite « pleurait, s’apitoyait sur tous ceux qu’il rencontrait joyeux et satisfaits », faisant de lui « une âme compatissante, mais trop faible, de ceux qu’il fallait plaindre ». Au contraire, Démocrite « ne paraissait jamais en public sans rire, tant il trouvait peu sérieux les actes que tous faisaient sérieusement ». Ainsi Démocrite est-il représenté se moquant du théâtre de l’humanité, ici matérialisé par le globe terrestre ; le rouge de sa tunique incarnant son tempérament sanguin alors que le bleu de la robe d’Héraclite renvoie à une certaine forme de conscience. Plus âgé que Démocrite comme en témoigne sa longue barbe, Héraclite est effondré les mains jointes sur le globe, pleurant les malheurs ...

Lire la suite

... de l’humanité. L’opposition des deux philosophes connaît une actualité particulière dans la littérature du XVIIe siècle qui tend à regrouper les deux hommes en une entité unique incarnant deux facettes de la mélancolie selon un registre tragi-comique. Les notions s’opposent et s’inversent : leurs attitudes excessives ne sont en réalité pas un signe de passion mais la preuve d’un haut degré de conscience. Toutefois, celui qui rit et que Socrate accusait d’être fou est en fait le sage selon Sénèque qui nous recommande de « ne pas trouver haïssables, mais risibles, les vices des humains, et à imiter Démocrite plutôt qu’Héraclite », de prendre toutes les choses avec bonne humeur et légèrement car « il est bien plus conforme à la nature humaine de se moquer de l’existence que d’en gémir ». Pour les chrétiens du Grand Siècle, les pleurs d’Héraclite sont un manquement à la vertu théologale de l’espérance par laquelle le fidèle doit « placer sa confiance dans les promesses du Christ, en prenant appui, non sur ses forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit ».
C’est à Bramante que l’on doit le jalon iconographique des deux philosophes grecs éprouvant leur émotion autour d’un globe, dans une fresque qu’il réalisa en 1486 pour le poète Gaspare Visconti. Cependant, la manière de notre œuvre place indubitablement notre artiste parmi les peintres des écoles du Nord. En effet, les expressions marquées des deux philosophes renvoient au goût pour les figures caricaturales de la peinture de genre flamande du XVIIe siècle. Ainsi, si l’absence d’emphase l’éloigne du style très baroque de Pierre Paul Rubens, notre peintre reprend toutefois la gestuelle des mains et les robes enveloppants les globes terrestres que le maître anversois avait composé dans deux tableaux représentants ces philosophes, réalisés en 1603 et 1638 en Espagne et aujourd’hui conservés respectivement au musée de Valladolid et au Prado. Enfin, notre artiste emprunte également au style du Hollandais Rembrandt un certain empâtement de la touche pour les visages, des contrastes lumineux importants et une gamme chromatique sombre. A ce titre, le turban arboré par Héraclite n’est pas sans rappeler les nombreuses représentations que Rembrandt livra du roi David. Ainsi notre artiste synthétise-t-il les multiples apports propres aux écoles néerlandaises et flamandes du XVIIe siècle.

Nous avons choisi de présenter nos philosophes dans de précieux cadres à casseta polychromes vert et ocre.
Dimensions : 26,5 x 22 cm – 49 x 44 cm avec le cadre
Vendu avec facture et certificat d'expertise.

Bibliographie :
- DAWSON, Kiang, « Bramante's "Heraclitus and Democritus" : The Frieze », Zeitschrift für Kunstgeschichte, 1988, 51. Bd., H. 2 (1988), pp. 262-268.
- DORION, Louis-André, « Héraclite ou Héraklès ? à propos d’Épictète, Manuel 15 », Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, 2015/1 (Tome LXXXIX), p. 43-63.
- VILA BAUDRY, Bérénice, « Le rire de Démocrite et le pleurer d’Héraclite. La représentation des philosophes de l’Antiquité dans la littérature des Siècles d’or », Mélanges de la Casa de Velázquez, 39-1 | 2009, 277-281.

Conditions générales de livraison :

Nous livrons dans le monde entier par transporteur spécialisé ou standard (Fedex, DHL, Chronopost...) et les envois sont suivis et assurés. Dans tous les cas, nous vous remercions de nous interroger afin que nous établissions un devis précis.

Galerie Thierry Matranga

Tableaux XVIIe siècle