Par Antichità di Alina
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Giorgio Rossi (1892–1963)
Tête asymétrique d’homme, vers 1920–30
Terre cuite, pièce unique
Hauteur : 34 cm
Giorgio Rossi appartient à cette génération du Novecento (art du XX? siècle italien) qui se forme entre la fin de l’Art nouveau italien et le langage monumental des mémoriaux aux morts de la Première Guerre mondiale. Jeune sculpteur talentueux, il s’est tout de suite confronté à un pathos commémoratif typique de son époque, fait d’héroïsme et de rhétorique civile. Mais, à la différence de nombreux collègues, Rossi ne s’arrête pas à cette rhétorique : son langage évolue, il revient à la classicité mais la plie dans une clé moderne, presque métaphysique.
Cette terre cuite des années vingt-trente le démontre clairement : une tête masculine saisie dans un raccourci déformant, volontairement asymétrique, où la fidélité naturaliste se transforme en une image étrange et d’une modernité surprenante. Ce n’est pas un hasard ...
... si, en 1930, Rossi participe à la Biennale de Venise avec la Testa di uomo grasso, une œuvre qui marquait déjà le dépassement du réalisme vers un surréalisme plastique, une déformation qui devient révélation.
L’histoire de l’Italie des années trente s’entrelace cependant avec des idéologies que Rossi ne partagera jamais. Son choix, plus moral que politique, est de se réfugier dans l’enseignement, à Volterra, splendide ville toscane où la tradition de l’albâtre rencontre sa recherche sur la terre cuite. Là, Rossi continue à travailler, mais sort des projecteurs, échappant à l’inévitable compromis avec le régime fasciste.
Ainsi, après des débuts prometteurs, Rossi choisit l’honnêteté artistique et morale, restant quelque temps dans l’ombre.
C’est précisément ce parcours qui rend aujourd’hui fascinant le redécouverte de sa figure : un artiste qui, tout en ayant renoncé aux vitrines du pouvoir, a su construire un langage personnel, capable d’unir racines étrusques et renaissantes avec le souffle inquiet et moderne du Novecento.
Provenance : l’œuvre est restée dans la famille de l’artiste après sa mort.
État de conservation : excellent.
Expositions (sélection – participations documentées de l’artiste)
– Società di Belle Arti, Florence (1906, 1912–13, 1916–18)
– Mostra d’Arte Sacra, Venise (1920)
– Premio Principe Umberto, Permanente de Milan (1925)
– Biennale de Venise (1930, 1936)
– Giorgio Rossi. Scultore nel secolo breve, Palazzo Panciatichi, Florence (2007)
– Le voci di dentro. La scultura di Giorgio Rossi, Ente Cassa di Risparmio de Florence (2010)
– Nel segno della Sieve, Pontassieve (2011)
– Volti dal passato, Palazzo Medici Riccardi, Florence (2013)
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