François Albert STIÉMART (Douai 1680 – 1740 Paris), Allégorie de L'Été

... l'Académie de peinture le 28 juin 1720 en tant que portraitiste. Son morceau de réception était une copie d’un portrait du roi Louis XV d'après Hyacinthe Rigaud. Il exerça une importante activité de copiste des tableaux et portraits royaux. Entre 1716 et 1730, il réalisa plus de 300 copies.
Vers 1724/26 il travailla pour l’hôtel du Grand-Maître à Versailles et participa au décor de la galerie du côté des fenêtres (en contribution jointe avec Pierre-Jacques CAZES, Henri-Antoine de FAVANNE, Louis GALLOCHE, Charles-Antoine HÉRAULT, François MANSART, Jean-Baptiste OUDRY, Jean RESTOUT et François de TROY).
En 1730, il fit retirer du cabinet de la reine « 130 petits tableaux en miniature » et les fit porter au Cabinet de la Surintendance (AN, O119348, dossier 14, pièces 8, mémoire du 12 juillet au 20 octobre 1730) : le décor du cabinet subit alors de nouvelles modifications.

En lien direct avec notre tableau, il livra aussi pour l’appartement du dauphin à Marly une série des quatre saisons d’après Louis II de Boulogne. Deux de ces œuvres, "L’Été" et "L’Automne", récemment restaurées, ont été déposées au musée de Marly en 1985 (dépôt du musée du Louvre, inv. 2790).


L’ŒUVRE
Notre tableau est aussi à rapprocher d’une série de quatre dessus-de-porte représentant les quatre saisons, peinte vers 1701/1720 pour l’hôtel de Chaulnes à Paris (qui accueille dans ses murs l’Académie d’ Architecture depuis 1969), probablement pour l’antichambre de l’appartement du rez-de-chaussée sur jardin. Cette série représente le décor actuel du salon d’angle, dit grande Chambre situé au premier étage de l’hôtel de Chaulnes avec vue sur la
place des Vosges.
Notre œuvre se révèle être de la même main que la série de l’hôtel de Chaulnes (possiblement exécutée dans la même période que les travaux entrepris par Stiémart pour l’hôtel du comte de Toulouse), mais sans doute bien antérieure à la paire de tableaux du musée du Domaine royal de Marly. Notre tableau est à mettre en relation directe avec l’un d’eux représentant "L’Été". Les tableaux de l’hôtel de Chaulnes datent probablement du rachat de l’hôtel par Jean-Aymard de Nicolaï, marquis de Goussainville (1658-1737), et des transformations qui ont suivies, soit vers 1701/1720. L’hôtel de Chaulnes vers 1650-55, avec quantité de singularités, toutes rares, faisait l’admiration de tout le monde et du Roi même qui, quelquefois y est venu (Henri Sauval, Histoire et recherche des antiquités de la ville de Paris, ed. posthume, Paris 1724, t. II, p. 127). Les beaux hôtels de la place Royale, actuelle place des Vosges, avaient appartenu aux plus grands personnages d’alors.

D’autres tableaux passés en vente publique et conservés dans des musées (musée Atger de Montpellier et musée du château de Blois) sont identifiés comme de la même main que ceux de l’hôtel de Chaulnes et donc de notre peinture