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Fauteuil en bois doré d'époque Consulat livré pour Lucien Bonaparte
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Réf : 122094
80 000 €
Époque :
XIXe siècle
Signature :
Jacob Frères
Provenance :
Paris, France
Materiaux :
Bois sculpté et doré, velours de mohair
Dimensions :
l. 71 cm X H. 99 cm X P. 72.5 cm
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Galerie Philippe Guegan
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Antiquités, Beaux-Arts et Art Contemporain


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Fauteuil en bois doré d'époque Consulat livré pour Lucien Bonaparte

Fauteuil d’apparat livré pour Lucien Bonaparte à l’hôtel de Brienne
Bois sculpté et doré
Attribué à Jacob Frères
Paris, vers 1802-1803

La traverse arrière marquée « Lucien n°2 » et le châssis de l’assise portant une étiquette de livraison illisible où se devine « Grand salon… »

Garniture de velours de mohair

Provenance
Livré vers 1802 pour Lucien Bonaparte (1775-1840), frère de Napoléon, à l’hôtel de Brienne.
Collection du prince et de la princesse de Canino à Rome.
Collection privée française.

Bibliographie
Jean-Pierre Samoyault, Mobilier français Consulat et Empire, Paris, éd. Gourcuff, 2009, p. 50.
Id., « L’hôtel de Brienne, résidence de Lucien de 1801 à 1804 », in Lucien Bonaparte, un homme libre, cat. exp., Ajaccio, 2010.
Id., « Les Bonaparte à Brienne », in L’hôtel de Brienne, Paris, Ministère de la Défense, 2012, pp. 71-107.

Important fauteuil de représentation d’époque Consulat en bois sculpté et ...

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... doré. Le dossier à flasques est à profil renversé, les supports d’accotoirs sont en forme de chimères à tête de lion ailée dont le corps se termine par une corne en enroulement, les pieds avant sont sculptés en jarret de lion et les pieds arrière en sabres. Assise à châssis.

Ce fauteuil, au dessin puissant et singulier, a fait partie d’un important mobilier d’apparat livré entre 1801 et 1803 pour l’hôtel de Brienne, résidence parisienne de Lucien Bonaparte, frère cadet de Napoléon. Huit fauteuils de ce modèle sont toujours conservés à Brienne, tels qu’ils furent inventoriés, dans le grand salon central de l’hôtel donnant sur les jardins, dans un mémoire de restauration en 1814, puis dans un second inventaire en 1817 au moment où l’hôtel de Brienne fut affecté au ministère de la Guerre

Contexte de la commande

De retour de son ambassade en Espagne en 1801, Lucien, à la tête d’une fortune acquise auprès du roi d’Espagne, loue puis achète en 1802 l’hôtel de Brienne situé rue Saint-Dominique. Dès lors, il entreprend une vaste campagne de travaux, terminée en 1803, selon le témoignage du compositeur allemand Johan Friedrich Reichardt, qui décrit à l’issue de la visite qu’il en effectue : des aménagements « du dernier fini ».

Attribution à Jacob Frères (1796-1803)

Malgré l’absence d’estampille sur les différentes pièces de ce mobilier et malgré l’absence d’archives conservées à l’hôtel de Brienne, la qualité d’exécution et la parenté stylistique avec d’autres créations de l’atelier des Jacob Frères permettent de leur attribuer la paternité de ce mobilier aux lions ailés. La datation des travaux de l’hôtel, qui coïncident avec la période d’activité de Jacob Frères (1796-1803) plaide également en faveur de cette attribution.

Les chimères ailées terminées par une queue en enroulement, rappellent en effet celles présentent de nombreux autres fauteuils estampillés Jacob Frères, et le gabarit de notre fauteuil est assez similaire à celui d’autres sièges en bois doré de Jacob Frères, notamment ceux livrés pour le palais du Directoire exécutif autour de 1800. Jacob Frères étant la société fondée de 1796 à 1803 par les deux fils du célèbre menuisier Georges Jacob (1739-1814) : Georges II Jacob (1768-1803) et son frère François Honoré Georges Jacob Desmalter (1770-1841).

D’après un dessin de Charles Percier

Le dessin de ce fauteuil, imprégné de citations antiques, peut être attribué à Charles Percier, l’un des principaux prescripteurs, avec son associé Léonard Fontaine, pour les arts décoratifs en France entre 1790 et 1810.
Plusieurs de ses ornements dérives de croquis et relevés effectués par Percier à Rome entre 1786 et 1791, alors qu’il est pensionnaire de l’Académie de France. Le profil des têtes de lion reprend fidèlement un relevé de Percier exécutés d’après un piétement antique en marbre conservé au Vatican. Ce motif se retrouve sur des sièges en hémicycle réalisés par Georges Jacob dans les années 1790 ainsi que par l’atelier Jacob Frères.
Les chimères ailées formant les accotoirs procèdent également des carnets romains de Percier : croquis au palazzo Barberini, relevés au Vatican et dessin d’un siège antique conservé à Saint-Pierre-aux-Liens. Ces feuilles, aujourd’hui conservées à la bibliothèque de l’Institut de France, illustrent les recherches iconographiques menées par Percier lors de son séjour romain et comment ces ornements, nourrissent les projets destinés aux ateliers parisiens dès la fin du XVIIIe siècle et pendant le Consulat. Ces matériaux romains sont aussi à la base des premières grandes publications de Percier et Fontaine : Palais, maisons et autres édifices de Rome (Paris, an VI/1798), Choix des plus célèbres maisons de plaisance de Rome et de ses environs (1809), puis le Recueil de décorations intérieures (1801–1812).

L’exil de Lucien Bonaparte et la circulation de ce mobilier

Membre du Tribunat, où il défend le Concordat conclu avec Pie VII (1801) et fait adopter le projet de loi qui créait l’ordre de la Légion d’Honneur (1802), Sénateur (1802), membre de l’Institut (1803), Lucien Bonaparte est appelé à être l’hôte de réceptions officielles à Brienne.
Mais à la fin de l’année 1803, Lucien se brouille avec son frère Napoléon, quand le Premier Consul apprend son mariage secret avec son ancienne maîtresse Alexandrine de Bleschamps et son refus de la quitter. Lucien et sa famille sont exilés à Rome en avril 1804 et privés des honneurs et des cérémonies du couronnement. Madame Mère rachète l’hôtel de Brienne et une partie de son contenu, et en prend possession le 19 décembre 1804.
Lucien a fait transporter à Rome, où il arrive le 6 mai 1804, une grande partie de sa collection de tableaux et certains des meubles commandés pour Brienne. Notre fauteuil appartient très probablement à cette partie du mobilier qui a suivi Lucien Bonaparte et sa famille en Italie. La présence d’une partie de ce mobilier aux lions ailés pendant l’exil romain de Lucien est attestée par le magnifique dessin d’Ingres réalisé en 1815 au palais Nuñez de la via Condotti, résidence romaine de la famille de Lucien, prince de Canino depuis 1814. Il représente la princesse de Canino entourée de ses enfants, assise sur un fauteuil identique au notre.
Après les Cent-Jours, Lucien connaît arrestation, assignation à résidence et de lourdes difficultés financières, vendant une partie de ses biens. Installé dans ses domaines du Latium, il devient prince de Musignano (1824) puis prince Bonaparte (1837). Il meurt à Viterbe en 1840, son épouse en 1855 lors du choléra.

Conclusion
Le parcours de ce fauteuil illustre le destin mouvementé de Lucien Bonaparte, figure emblématique du Consulat, et de son mobilier, entre Paris et Rome. Pièce maîtresse de la mise en scène d’un pouvoir en devenir, il témoigne de l’ascension et de la disgrâce du frère de l’Empereur. Passé des salons parisiens aux palais romains, ce fauteuil fut un témoin du destin de l’un des personnages les plus romanesques de la fratrie impériale. Son style puissant incarne l’art du décor d’apparat au tournant de l’Empire.

Conditions générales de livraison :

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Galerie Philippe Guegan

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