Par Tomaselli Collection
Peintures et œuvres liées à la création lyonnaise du 17e siècle à nos jours
Huile sur carton. 33 x 27 cm. Signé en bas à gauche. Avec cadre.
Le tableau "Été à Marnat" d’Émilie Charmy, peintre française associée au fauvisme, témoigne de la période où l’artiste séjourne l’été dans le village de Marnat en Auvergne, aux côtés de son compagnon George Bouche. Cette toile s’inscrit dans une série de paysages réalisés dans ce lieu qui devient pour Charmy un véritable refuge artistique et intime. Cette œuvre date vraisemblablement des années 1912-1915.
La composition se distingue par une juxtaposition de formes simplifiées et de couleurs audacieuses. Un pan de mur rosé, baigné de lumière, occupe la partie gauche, contrastant avec la végétation luxuriante à droite, rendue par une palette de verts profonds et de bleus vibrants. Le ciel, visible en arrière-plan, est traité par touches épaisses, caractéristiques de la touche fauve, qui confère à l’ensemble une vitalité presque tactile. La barrière sombre au premier plan ...
... structure la scène sans l’alourdir, accentuant la spontanéité de la vision de l’artiste.
Charmy ne cherche pas à retranscrire fidèlement la réalité, mais à restituer une impression, une atmosphère estivale empreinte de chaleur et de quiétude. Sa peinture se distingue par une matière généreuse et un usage libre de la couleur, s’éloignant du naturalisme pour tendre vers une forme d’abstraction lyrique. Cette approche, nourrie par sa fréquentation des cercles fauves, révèle une sensibilité singulière : la nature y est célébrée pour sa puissance évocatrice, plus que pour sa description minutieuse.
"Été à Marnat" illustre ainsi la volonté d’Émilie Charmy de s’affranchir des codes académiques, en proposant une vision personnelle du paysage, où la couleur et la touche deviennent les véritables sujets du tableau. Ce faisant, elle affirme une modernité picturale audacieuse, à la croisée du fauvisme et des prémices de l’abstraction.
En 1898, Émilie Charmy quitte Saint-Étienne pour s’installer à Lyon avec son frère Jean, où elle se forme auprès du peintre Jacques Martin. Elle expose pour la première fois à Paris en 1903, aux Indépendants, et s’installe avec son frère à Saint-Cloud en 1904. Elle se spécialise dans le genre de la nature morte, qu’elle expose régulièrement aux Indépendants entre 1903 et 1914 (à l’exception de 1910) et au Salon d’Automne de 1905 à 1912. Charmy participe aussi à plusieurs expositions collectives dans la galerie de Berthe Weill.
C'est lors de ces expositions, qui réunissent des artistes comme Matisse et Girieud, qu’elle rencontre en 1906 son futur compagnon, Charles Camoin. Ensemble, ils voyagent en Méditerranée pendant l’été 1906. De 1904 à 1912, elle réalise principalement des natures mortes, des paysages et des figures aux formes bien structurées.
En 1912, alors que sa relation avec Camoin se détériore, elle rencontre Georges Bouche, qu’elle rejoint en Auvergne durant l’été. Ses paysages évoluent alors : elle utilise des aplats de verts et des coups de pinceaux vifs pour représenter les arbres, créant des compositions avec une faible profondeur. Bien que sa situation financière soit modeste, le critique Louis Vauxcelles la qualifie, en 1921, de « l’une des plus remarquables femmes artistes de notre époque » (L’Éclair, 23 juin 1921).
Conditions générales de livraison :
Merci de nous contacter pour toutes questions concernant la livraison.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Emilie CHARMY (1877-1874), Eté à Marnat » présenté par Tomaselli Collection, antiquaire à Lyon dans la catégorie Tableaux du XXe siècle Art nouveau, Tableaux et dessins.