Par Tomaselli Collection
Peintures et œuvres liées à la création lyonnaise
Huile sur toile. 65 x 54 cm. Signé en bas à gauche.
À rapprocher du tableau daté de 1830 "Une sorcière tirant les cartes à une jeune femme de l’île d’Ischia", propriété du musée du Louvre, exposé au musée national du Château de Compiègne.
Ce superbe portrait de Claude Bonnefond met en scène une jeune femme coiffée d’un ample foulard rouge, captée dans un élégant trois-quarts de profil, dans l’esprit des « têtes d’étude » néo-classiques. Le regard tourné vers la gauche du spectateur, la main droite posée sous le menton, elle adopte une posture pensive et introspective, empreinte de douceur.
La composition repose sur un fond sombre et neutre, qui isole la figure et concentre toute l’attention sur son visage et son costume. Une lumière latérale, délicate, éclaire la carnation, révèle les volumes du drapé et fait vibrer la matière picturale, dans un subtil jeu de clair-obscur.
Le coloris est dominé par un camaïeu chaud: les rouges ...
... profonds du foulard frangé contrastent avec le vert sombre de la veste à passementerie, tandis qu’un col blanc entrouvert suggère la simplicité d’un vêtement populaire. L’ensemble évoque les élégances rustiques d’une île méditerranéenne comme Ischia, tout en s’inspirant clairement des coiffes traditionnelles grecques de l’époque moderne.
Ce portrait s’inscrit dans le goût philhellène qui saisit l’Europe au lendemain de la guerre d’indépendance grecque (1821–1830). Dans ce contexte, artistes et voyageurs s’attachent à représenter les figures du nouveau monde hellénique, mêlant orientalisme et engagement politique. Élève d’Antoine-Jean Gros et proche du cercle lyonnais, Bonnefond participe à ce mouvement par une série de portraits mêlant rigueur classique et attrait romantique pour les types méditerranéens.
La finesse du dessin et l’élégance du profil rappellent l’art d’Ingres, tandis que le rendu tactile des étoffes et le naturel du geste témoignent d’une sensibilité plus moderne. À mi-chemin entre néo-classicisme et romantisme, l’œuvre marque une transition vers un réalisme délicat, propre aux artistes de la génération de 1830.
Conçu comme un portrait de salon, Jeune Grecque d’Ischia séduit par sa simplicité et son intimité. Loin des grandes scènes historiques, il donne à voir une individualité, une présence silencieuse. Le léger abaissement de la paupière, l’appui de la main sous le menton, suggèrent une rêverie, une forme de mélancolie discrète — peut-être l’écho d’un passé troublé, d’un exil, ou d’un pays en guerre.
En somme, ce portrait synthétise l’idéal philhellène de son temps : l’élégance du dessin académique se met au service d’un sujet chargé d’émotion, à la fois exotique, noble et humain.
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