Par Dei Bardi Art
Elegante base en Porfido Serpentino Antico
19,5 x 18 x 12 cm
Le Porphyre Vert Antique, également connu sous le nom de Porphyre Vert Grec ou Serpentine, est l’une des pierres les plus célèbres parmi les marbres anciens. Il provient du Péloponnèse, plus précisément du district de Krokea, près de la colline de Psephì, située entre les villages de Stefania et Krokea.
L’emploi du mot « provient » est intentionnel, car le Porphyre Vert Antique fait partie des rares matériaux — comme deux types d’ophites égyptiens et le Porphyre Vert Espagnol — qui ne sont pas « extraits » à proprement parler, mais plutôt « ramassés » sous forme de petits blocs, mesurant généralement moins d’un mètre. Pausanias nous en informe en déclarant :
« Toutes les pierres ne sont pas extraites des carrières, mais beaucoup se trouvent disséminées sous terre, certaines étant des plus précieuses, comme le vert laconien, plus gai que toutes les autres. »
(Plinie, ...
... Histoire Naturelle, 36, 11)
Plinie, dans sa Naturalis Historia, décrivait ce matériau comme unique tant par son histoire que par son apparence. Il était si renommé qu’on l’appelait « l’Émeraude de Laconie » (selon Théophraste), la « Pierre Laconienne » (Lucain), ou encore krokeatis lithos, un nom encore utilisé aujourd’hui en Grèce. L’écrivain latin Pausanias l’identifiait probablement comme le marbre du Taygète, du nom de la plus haute montagne de la région d’extraction. Il était également désigné par des synonymes romains tels que lapis lacedaemonius, lacedaemonium (marmor) viride dans l’Histoire Naturelle de Pline (36, 55), et simplement lacedaemonium dans l’Édit de Dioclétien, où il figurait parmi les pierres les plus chères, évalué à 250 deniers.
Les Romains l’appelaient « Vert Spartiate », tandis que les Byzantins utilisaient le terme marmo piganusio, signifiant une pierre de la couleur de la rue (plante). Le nom de « Serpentine » date probablement du Moyen Âge, les marbriers italiens estimant que sa couleur et sa texture évoquaient vaguement la peau de certains serpents. Parmi les autres noms historiques figurent serpentino della stella, porfido verde antico (Porphyre Vert Antique) et porfido verde di Grecia (Porphyre Vert de Grèce), reflétant la tradition de nommer les marbres soit par leur couleur, soit par leur région d’origine, comme le soulignait Agricola en 1546 :
« Les marmora n’ont pas de noms propres, mais sont désignés soit selon leur couleur naturelle, soit selon la région où ils sont trouvés. »
Comme le rapporte Lazzarini dans son ouvrage Poikiloi Lithoi, Versiculores Maculae : Les Marbres Colorés de la Grèce Antique, ce matériau fascinait poètes et écrivains par sa diversité frappante. C’est une pierre unique, généralement d’un vert foncé, mais présentant aussi des teintes de vert jaunâtre, de brun violacé, et même d’émeraude. Elle présente une texture porphyrique en raison de ses inclusions cristallines, de tailles variant de quelques millimètres à plusieurs centimètres, formant parfois des motifs étoilés.
Lorsqu’on parle de Porphyre Vert Antique, il faut penser à un matériau aux multiples variations d’apparence — de nombreux visages pour une même pierre. Sa formation géologique résulte d’un processus métamorphique ayant recouvert le matériau magmatique d’origine, produisant une grande variété de pierres similaires mais jamais identiques selon les régions. Comme l’a noté Agricola :
« Soit selon leur couleur naturelle, soit selon la région où ils sont trouvés. »
Divers types de ce porphyre ont été identifiés sur le marché, chacun distinct, mais appartenant indéniablement à la même famille : le type de référence, Porfido Vitelli, le verde antico risato (porphyre vert craquelé), la variété brun-violet, la variété agatato (à l’aspect d’agate), le type brun, et la variété bruciato (brûlé), cette dernière résultant probablement d’une altération artificielle obtenue par chauffage.
C’est un matériau véritablement fascinant et riche de caractère. En raison de sa formation particulière et de sa rareté, il n’a jamais été largement disponible, conservant ainsi sa signification symbolique au fil des siècles. À l’origine, il était utilisé pour représenter les peuples « barbares » qui habitaient la région d’où il provenait. Mais avec l’évolution des idées, il en est venu à symboliser l’empereur qui les avait soumis, sa puissance et sa grandeur — tout comme de nombreuses autres pierres d’une grande beauté, issues des frontières de l’Empire, étaient réservées exclusivement à l’empereur et à sa famille.
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