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Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien
Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien - Tableaux et dessins Style Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien - Stéphane Renard Fine Art Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien - Antiquités - Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien
Réf : 104582
15 000 €
Époque :
XVIIe siècle
Provenance :
Italie
Materiaux :
Huille sur panneau
Dimensions :
l. 66 cm X H. 53 cm
Tableaux et dessins Tableaux XVIIe siècle - Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien XVIIe siècle - Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien  - Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien Antiquités - Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien
Stéphane Renard Fine Art
Stéphane Renard Fine Art

Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


+33 (0) 61 46 31 534
Diane et Actéon, un tableau maniériste inspiré par le tableau d'Heintz l'Ancien

Ce tableau nous a séduit par la richesse de ses coloris. Représentant Diane et ses compagnes surprises par Actéon, il s’inspire de la gravure réalisée par Aegidius Sadeler II d’après un tableau de Joseph Heintz L’Ancien aujourd’hui conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne.

Ce sujet a connu un immense succès et de nombreux artistes, tous anonymes, se sont inspirés de cette gravure. La vivacité des couleurs utilisées pour ce tableau nous amène à penser qu’il a vraisemblablement été réalisé dans le premier quart du XVIIème siècle par un artiste nordique, peut-être lors d’un séjour en Italie.

1. Joseph Heintz l’Ancien, un grand artiste de l’école maniériste

Joseph Heintz l’Ancien est né à Bâle en 1564, où il fait son apprentissage dans l'atelier de Hans Bock l'Ancien (1550 – 1624). Il s’inspire également des œuvres de Hans Holbein le Jeune qui avait séjourné dans cette ville entre 1515 et 1526.

En 1583 Joseph Heintz ...

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... gagne l’Italie et devient l’élève de Hans von Aachen à Rome, avant de voyager à Florence puis à Venise. En 1591, il est appelé à Prague à la cour de Rodolphe II, dont il devient le portraitiste officiel. Son séjour pragois ne dure que deux ans car il retourne ensuite en Italie effectuer des copies d’œuvres antiques pour l’Empereur avant de s’installer à Augsbourg, ville dans laquelle naît en 1600 son fils également appelé Joseph. Celui-ci deviendra peintre à son tour sous le nom de Joseph Heintz le Jeune.

2. Du tableau de Vienne à la gravure d’Aegidius Sadeler II

Le tableau original de Joseph Heintz l’Ancien aurait été peint entre 1590 et 1600. Il a pu être commandé par Rodolphe II, dont il reflète le goût pour des scènes mythologiques teintées d’érotisme. Il est aujourd’hui conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne (neuvième photo de la galerie).

Ce tableau a très tôt bénéficié d’une certaine renommée puisqu’il a ensuite été gravé par Aegidius Sadeler II (1570 – 1629) un graveur anversois installé à Prague depuis 1597 (dixième et dernière photo de la galerie).

Même si la gravure est fidèle dans son ensemble à la peinture de Joseph Heintz l’Ancien, elle en diffère par quelques détails, qui se trouveront ensuite tous repris dans notre tableau (comme dans la plupart des autres versions réalisées d’après cette gravure). En partant de la gauche on peut ainsi remarquer que le fourreau accroché dans l’arbre est orienté différemment, que l’arbre derrière Actéon est devenu droit, ou qu’un arbre a été rajouté à droite sur le rocher formant une sorte de grotte. Alors que le graveur fait ressortir la musculature des corps, il dote Actéon d’une chevelure plus fournie, et modifie assez sensiblement le visage de la femme debout à l’extrême droite.

3. Description de notre tableau

La scène représentée s’inspire d’un épisode célèbre des Métamorphoses d’Ovide (III 138-252). Après une journée de chasse, Actéon un jeune chasseur, arrive par hasard près de la grotte sacrée où se baignent la déesse Diane et ses nymphes. Furieuse d’avoir été vue, Diane lui envoie quelques gouttes d’eau qui entraineront sa métamorphose en cerf. De chasseur Actéon devient une bête traquée, et finira dévoré par ses chiens.

Joseph Heintz organise son tableau autour de la représentation du groupe formé par la déesse, coiffée de son attribut (un croissant de lune) et penchée en avant pour asperger Actéon, et par ses nymphes. Certaines d’entre elles s’habillent à la hâte, alors que d’autres sont encore dans la délectation de ce moment de repos entre femmes.

La seule modification notoire apportée par notre peintre est d’avoir couronnée la tête d’Actéon des cornes du cerf ; cette variante est souvent reprise dans les autres copies réalisées d’après la gravure de Sadeler.

Cette peinture est à la fois rudimentaire et sophistiquée : le tableau est peint à même le panneau sans qu’une couche de préparation ne vienne atténuer les stries du panneau, les corps sont dessinés de manière vigoureuse et géométrique, et parfois cernés de traits noirs qui en soulignent les articulations. Mais tout l’intérêt – et le côté savoureux – de notre tableau réside dans la gamme chromatique très riche choisie pour illustrer cet épisode.

Partant d’une gravure en noir et blanc, il est vraisemblable que notre peintre n’avait jamais vu la délicate polychromie vert et rose du tableau original. C’est dans le choix des couleurs qu’il fait preuve d’une véritable capacité d’innovation, modulant les corps des nymphes d’un blanc laiteux à des tons plus ambrés et distribuant dans les étoffes des couleurs stridentes caractéristiques du maniérisme : rouge carmin, parme, orange ou vert anis.

Un détail est très représentatif à la fois de la verve narrative de Heintz l’Ancien et du goût pour la couleur de notre peintre. Insensible au tumulte ambiant, une beauté blonde se contemple dans un miroir en essayant un chapeau. Derrière elle se trouve le détail le plus charmant de notre tableau : une nymphe coiffée d’un turban qui, comme un enfant, se cache derrière les trois doigts de sa main.

Ce gros plan permet de mesurer tout à la fois l’habileté du peintre à rendre les détails (dans la finesse des doigts et du visage en partie occulté) mais aussi son immense habileté de coloriste, puisqu’il n’hésite pas à introduire un vert anis éclatant aux côtés de l’étonnante cape bleu azur (doublée d’orange !) qui est posée sur les genoux de notre beauté blonde.

4. Le succès d’un motif diffusé par la gravure

La gravure du tableau de Heintz l’Ancien a assuré le succès de cette scène, largement reproduite par de nombreuses copies : Marco Cannone, que nous remercions pour cette communication, a ainsi répertorié 22 copies fidèles qui ont toutes été exécutées par des artistes anonymes à partir de la gravure de Sadeler (6 sur cuivre, 6 sur bois, 9 sur toile et une sur parchemin). Les deux copies les plus connues sont conservées dans deux musées italiens, l’Accademia à Venise et la Galeria Nazionale à Rome (photos sur demande).

5. L’encadrement de notre tableau

Pour aller dans le sens de cette interprétation qui exacerbe son caractère maniériste, nous avons choisi un cadre italien du 17ème siècle dont les motifs auriculaires nous semblait particulièrement adaptés à accompagner cette débauche de chair et ce tourbillon de couleurs.

Principale référence bibliographique :
Jürgen Zimmer – Joseph Heintz der Ältere als Maler (1564 -1609) - 1971

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Stéphane Renard Fine Art

Tableaux XVIIe siècle