Par Torres Nieto Fine Arts
Peintures des maîtres anciens, art moderne et objets de collection
Nature morte avec un chat voleur dans une niche
Nous tenons à remercier Letizia Treves, Christie’s, ainsi que Fred Meijer (tous deux consultés à partir du 15 juillet 2025) pour leurs précieuses contributions lors de nos recherches.
Ce tableau a connu un destin singulier : dès 1929, selon les premières photographies disponibles, le chat visible avec un poisson dans la gueule avait disparu. Il avait été recouvert par une surpeinture, et même avant la vente aux enchères chez Christie’s en 2004, le félin restait caché dans l’ombre de la niche. Grâce à l’utilisation d’une lumière ultraviolette, son contour a pu être détecté, permettant ensuite de le libérer de la surpeinture.
L’artiste, identifié par Fred Meijer comme Christian Wehrlin (également documenté sous les noms de Cristiano Matteo Verlin, Verlino ou Wehrlein), était le fils de Johann Adam Wehrlin, originaire de Nuremberg, qui supervisa le transport de la collection de peintures du prince ...
... Eugène vers son nouveau propriétaire, Carlo Emanuele III, roi de Sardaigne. Nommé en 1743 restaurateur des collections royales à Turin (Inspecteur des Galeries de Sa Majesté Sarde), il s’y installa avec sa famille. Aux côtés de ses fils Venceslao Wehrlin (1745–1780) et Pietro Paolo Wehrlin (actif entre 1771 et 1780), son fils Christian Matteo Wehrlin fut également actif à Turin. Il fut formé par Claudio Francesco Beaumont (1756). Le roi l’envoya en Égypte avec Giovanni Ronco, Vitaliano Donati et Paolo Cornaglia. Outre les dessins qu’il y réalisa, l’une de ses peintures est répertoriée au RKD de La Haye sous le numéro 286087 et porte le monogramme CWF, les deux dernières lettres correspondant à celui de notre tableau. Cette œuvre représente un oiseau central dans une pose similaire, avec un chat comparable à ses côtés. Une peinture entièrement signée de sa main est conservée au Musée des Beaux-Arts de Strasbourg sous le numéro d’inventaire 1554, montrant une composition animale similaire avec des fruits disposés horizontalement. Une autre œuvre, répertoriée dans la Fondazione Zeri sous le numéro 92320, porte également son monogramme et représente le même chat dans un environnement réduit, mais avec une vrille de feuille de vigne.
Après son séjour en Égypte, qui lui permit d’effectuer des observations naturalistes, il travailla entre 1761 et 1768 dans l’aile est de la Palazzina di Caccia di Stupinigi pour le duc de Chiablese. En 1768, il se rendit à Venise pour y étudier le style pictural vénitien contemporain. Au moins deux tableaux de cette période nous sont parvenus. En 1774, il voyagea en Piémont, où il réalisa des peintures pour la princesse Giuseppina de Savoie, ainsi qu’un carnet de croquis aujourd’hui conservé au Palazzo Madama de Turin. Plus tard, il s’installa en Angleterre, où sa trace se perd. Le peintre-poète piémontais Ignazio Nepote écrivit à son sujet : « Verlino ha tal coraggio, / che ritrarrebbe d’Affrica / le bestie più terribili, / ma sempre con gran spirito », ce qui reflète bien le caractère de ses œuvres, souvent intégrées dans des supraportes et des miroirs trumeaux.
Bibliographie
Voir : Le Gallerie degli Uffizi, Imagines – il Magazine delle Gallerie degli Uffizi, n°7, novembre 2022, p. 50 et suivantes.
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