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Automne à Versailles, tondo par l'impressioniste Paul Helleu (1859 – 1927)
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Réf : 92021
VENDU
Époque :
XIXe siècle
Signature :
Signé « Helleu » en bas à gauche
Provenance :
France
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
Ø 85.5 cm
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Stéphane Renard Fine Art
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Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


+33 (0) 61 46 31 534
Automne à Versailles, tondo par l'impressioniste Paul Helleu (1859 – 1927)

Tondo de 85.5 cm de diamètre (107 cm de diamètre encadré)
Signé « Helleu » en bas à gauche. Il figure dans le catalogue raisonné sous la référence HU3-1128
Provenance : Gaston Palewski

Ce tondo aux couleurs de feuilles mortes, exécuté par Helleu vers 1895, dans la proximité de Monet alors que celui-ci s’apprête à révolutionner la peinture avec les Nymphéas, nous dévoile un aspect méconnu mais pourtant formidablement novateur de son œuvre.

1. Paul Helleu

Comme l’écrivait Robert de Montesquiou en 1913 dans son livre consacré au peintre « Helleu est né à Vannes en 1859, d’un père breton et d’une mère parisienne ». Il ne connaît guère son père, décédé alors qu’il avait trois ans, et est élevé entièrement par sa mère qui l’envoie en 1873 poursuivre ses études au Lycée Chaptal à Paris.

La découverte au Salon de 1874 du Chemin de Fer d’Edouard Manet serait à l’origine de sa vocation artistique. Il travaille contre ...

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... l’avis de sa mère dans l’atelier du peintre Gérôme. Helleu se lie avec John Singer Sargent, avec qui il va pendant quelque temps partager un atelier ainsi qu’avec Claude Monet (1840 – 1926) et Jacques Blanche (1861 – 1942).

Alors que sa mère lui coupe les vivres pour le détourner du métier de peintre qui lui semble peu convenable, Helleu travaille pour payer ses études à l’Ecole des Beaux-arts dans l’atelier du céramiste Théodore Beck où il décore de visages féminins des médaillons de céramique ornementaux.

En 1884, le ménage Louis-Guérin lui commande le portrait de leur fille Alice âgée de 14 ans, portrait qui figurera au Salon de 1885 . Helleu tombe amoureux fou de son modèle et souhaite l’épouser ; les parents consentent à ce mariage mais avec trois conditions ; qu’il ait lieu quand Alice aura 16 ans révolu (!), qu’elle termine ses études et que les jeunes mariés habitent pendant deux ans chez eux.

A partir de 1886 s’enchaînent les événements heureux et les succès de peintre. Son amitié avec Robert de Montesquiou rencontré en 1887 lui ouvre les portes de l’aristocratie parisienne et il réalise en 1891 une série de portraits de sa cousine la Comtesse Greffulhe, avant de rencontrer, également grâce à Montesquiou, Marcel Proust en 1895. Celui-ci s’inspirera beaucoup d’Helleu pour le personnage du peintre Elstir dans A la Recherche du Temps Perdu, personnage dont le nom serait d’ailleurs une savante alchimie entre les noms d’Helleu et de Whistler.

Helleu est alors au sommet de son art et multiplie les portraits féminins, alternant entre pointe sèche, pastels, dessin aux trois crayons dont la technique est inspirée par celle de Watteau, et peinture à l’huile.

En parallèle de cette carrière de portraitiste Helleu réalise deux grandes séries de tableaux qui accompagnent de manière concomitante les recherches artistiques de Claude Monet. Celui-ci est devenu depuis leur rencontre en 1876 un grand ami d’Helleu, et Helleu sera d’ailleurs un de ses deux témoins (l’autre étant le peintre Gustave Caillebotte) quand, devenu veuf, Monet se remarie en 1892 avec Alice Hoschedé.

La première série est celle des Cathédrales commencée en 1892. Alors que Monet travaille devant la Cathédrale de Rouen, scrutant à partir d’un point fixe le jeu de la lumière sur le portail, d’heure en heure et de jour en jour, Helleu s’intéresse à la représentation de l’intérieur des cathédrales et en particulier à la diffusion de la lumière des verrières dans ces espaces immenses.

En 1894 il commence ses peintures en plein air dans le Parc de Versailles. Nous verrons dans la description de notre tableau en quoi cette série peut être rapprochée des Nymphéas de Monet.

2. Description de l’œuvre

Helleu représente dans un format arrondi de tondo la fontaine du bassin de la Petite Gerbe qui se trouve dans les jardins du Grand Trianon à Versailles (photo de l’auteur).

Alors que la forme du tableau évoque celle du bassin, la fontaine est légèrement décalée vers le haut de la composition, mettant en valeur les eaux miroitantes dans lesquelles se reflètent les marronniers dont les feuilles « tombent en tourbillonnant » autour de la fontaine.

Deux autres compositions au moins sont en rapport avec notre tableau : une très vaste composition (142 x 190.5 cm) acquise par le Musée du Luxembourg à Paris et une autre de format carré (125 x 125 cm) appelée « Les Eaux Mortes » (localisation inconnue).

Ces compositions ont été exposées au Salon du Champ de Mars de 1897. Alors que la première présente une version ensoleillée et printanière de cette même fontaine, et pourrait par la répétition du motif sous une lumière différente évoquer le travail de Monnet sur le portail de la cathédrale de Rouen, la comparaison avec « Les Eaux Mortes » est instructive et nous permet de comprendre le véritable sujet du tableau.

Cette toile présente en effet une vue beaucoup plus large du bassin dont on voit la margelle à l’avant. La fontaine, décorée de trois tritons, est moins importante que dans notre tableau et se trouve encore plus décalée en hauteur, renforçant la place laissée à la surface de l’eau du bassin qui devient ainsi le véritable sujet du tableau, comme l’indique d’ailleurs le titre « les Eaux Mortes ».

Cet élargissement du champ est déterminant car il renforce encore l’affinité avec les Nymphéas sur lesquels Monnet commence à travailler en 1895 : même format carré, place prépondérante de l’eau, ligne d’horizon très élevée. La lumière a un rôle essentiel puisqu’elle illumine les feuilles qui tombent et permet la réflexion de la fontaine et du ciel. Par ce tableau de plein air Helleu démontre pleinement son appartenance au mouvement impressionniste, appartenance que l’on oublie trop souvent en ne retenant de son œuvre que ses séduisants portraits féminins.

La facture plus léchée des « Eaux Mortes » (pour autant que la reproduction de 1913 nous permette d’en juger) nous amène à penser que notre tableau serait en fait une étude du motif central de ces « Eaux Mortes », motif qui aurait ensuite été intégré dans un espace décoratif plus vaste dans lequel il laisse la place au vrai sujet du tableau : le miroitement toujours recommencé du reflet du ciel dans l’eau du bassin, au milieu des feuilles mortes récemment tombées.

La touche picturale, très libre dans notre tableau, est particulièrement en accord avec la démarche de Monet qui consiste à aller chercher dans la matière picturale elle-même le principal sujet de la peinture. Ce tableau illustre ainsi ce moment fascinant dans l’histoire de l’art Européen où la représentation s’efface derrière l’acte pictural lui-même et l’enchantement de la matière et de la couleur. C’est la voie que suivra Monet en poursuivant des années durant son travail sur les Nymphéas, ouvrant par la même une porte vers l’abstraction aux générations suivantes.

Principales références bibliographiques :
Robert de Montesquiou Paul Helleu Peintre et Graveur Paris 1913
Sous la direction de Frédérique de Watrigant Paul-César Helleu Paris 2014 (notre tableau y est reproduit en page 43)

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Stéphane Renard Fine Art

Tableaux XIXe siècle Art nouveau

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