Par Dei Bardi Art
Console à l’effigie d’un ange tenant un écu?
Franco-flamand, Pays-Bas Bourguignons XVe siècle?
Calcaire
Monté sur un pedestal en métal
H 21 x L 16,5 x P 18,5 cm
Cette console en pierre finement sculptée, datant du XVe siècle, constitue un remarquable exemple de sculpture franco-flamande de la fin du Moyen Âge. Représentant le buste d’un ange aux ailes délicatement ciselées, la figure tient contre sa poitrine un écu triangulaire. Malgré ses dimensions réduites, l’œuvre témoigne d’une grande maîtrise d’exécution et d’un sens raffiné du détail, incarnant le naturalisme raffiné et le soin du détail caractéristiques des Pays-Bas bourguignons à la fin du Moyen Âge.
La qualité remarquable de sa conservation et la subtilité de son exécution méritent une attention particulière. Le traitement minutieux de la chevelure et des ailes, réalisé avec une assurance technique manifeste, témoigne du talent certain de ce sculpteur anonyme. Ces ...
... éléments confèrent à l’ensemble une dignité silencieuse et une profondeur spirituelle saisissante.
Le visage de l’ange — avec ses yeux en amande, ses joues pleines, sa petite bouche sereine, encadré d’une couronne de boucles serrées tombant gracieusement sur la nuque — s’inscrit dans les traditions artistiques de l’Europe du Nord. Toutefois, la douceur du modelé et la grâce de la physionomie laissent entrevoir une influence méridionale. La mâchoire carrée, le menton arrondi, la chevelure épaisse et bouclée, ainsi que les yeux en accent circonflexe surmontant des paupières inférieures légèrement gonflées évoquent avec force les formes sculpturales bourguignonnes du XVe siècle.
L’élégance sobre et la virtuosité technique suggèrent une origine dans le contexte des Pays-Bas bourguignons — territoire couvrant l’actuelle Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et le nord de la France. Sous l’égide des ducs de Bourgogne — Philippe le Hardi, Philippe le Bon et Charles le Téméraire —, ce territoire devint un foyer majeur d’innovation artistique et de mécénat princier. La sculpture y occupait une place essentielle dans l’affirmation du prestige dynastique, de la piété dévotionnelle et de l’identité civique.
Les consoles comme celle-ci remplissaient à la fois des fonctions architecturales et symboliques. Placées sous les nervures des voûtes, sous des corniches saillantes ou d’autres éléments architecturaux dans les édifices gothiques — qu’ils soient religieux, civils ou domestiques —, elles comportaient souvent des figures sculptées d’anges, de saints ou d’emblèmes héraldiques. Cet exemplaire pourrait provenir d’un édifice municipal ou religieux, servant peut-être de support à une figure de saint ou à une armoirie.
Au-delà de leur rôle structurel, ces consoles revêtaient une portée symbolique profonde. L’image d’un ange tenant un écu armorié renforçait visuellement l’idée d’une protection divine accordée au commanditaire — qu’il s’agisse d’une famille noble, d’une institution religieuse ou d’une autorité urbaine. Ce type d’iconographie matérialise le lien étroit entre pouvoir terrestre et faveur céleste, thème fondamental de la théologie politique médiévale.
Des exemples comparables sont conservés dans plusieurs collections de référence, notamment :
P. Williamson, Netherlandish Sculpture 1450–1550, Londres (Victoria and Albert Museum), 2002, n° 4 (clé de voûte par Jan van Schayck, Utrecht, v. 1497) ;
C. van Gerwen et H. van Gerwen, Schatkamer van de Kempen, Valkenswaard, 1981, p. 22, fig. 7 (Brabant, XIVe siècle, clé de voûte avec ange provenant de la chartreuse de Zelem près de Diest).
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