Par Le Chef d'oeuvre inconnu
Peinture fin XIXe début XXe siècle
Une huile sur toile mesurant 61X46 cm représentant une route vers Jérusalem en 1943 signée en bas à droite par Miron Sima (1902-1999)
Né le 22 janvier 1902 à Proskurow (Ukraine, Empire russe), Miron Sima grandit dans un environnement familial laïc et cultivé. Son père Benjamin était architecte et calligraphe. Marqué par les violents pogromes de son enfance, sa famille fuit vers Odessa en 1920, où le jeune artiste commence ses études artistiques. En 1921, après un nouveau pogrome, ils s'exilent en Pologne, avant que ses parents n'émigrent en Palestine en 1923.
De 1924 à 1930, Sima étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Dresde, où il devient l'élève personnel d'Otto Dix, célèbre peintre expressionniste. Cette formation sous la tutelle de Dix marque profondément son style artistique. Comme son maître, Sima développe une sensibilité particulière pour les thèmes sociaux, explorant dans son œuvre la pauvreté, la souffrance et la marginalité. Durant ...
... cette période allemande, il réalise notamment la série de gravures sur bois Der Aufschrei (Le Cri, 1924), témoignage puissant de son expérience des pogroms.
Son talent est rapidement reconnu : il remporte trois prix prestigieux et trois mentions honorables durant ses études. En 1932, malgré l'opposition des membres nazis de la corporation artistique de Dresde, il obtient le Prix d'Art de la Ville de Dresde pour son tableau Le Rémouleur (Feilenhauer). Il sera le dernier artiste juif à recevoir cette distinction avant la montée du nazisme.
En 1933, face aux persécutions nazies, Sima est expulsé d'Allemagne comme apatride. Il émigre en Palestine, finançant sa traversée en vendant son tableau primé. Il s'installe d'abord à Tel Aviv, où il gagne sa vie en créant des décors pour le théâtre Ohel. En 1938, il s'établit définitivement à Jérusalem et se consacre à l'enseignement artistique.
À Jérusalem, Sima réalise en 1943 une série remarquable de portraits de la poétesse excentrique Else Lasker-Schüler. En 1949, il co-fonde la Jerusalem Artists' House (Maison des Artistes de Jérusalem), devenant l'un des premiers participants à ses expositions. Il remporte deux fois le Prix Dizengoff (1938 et 1940) et reçoit une médaille à la Biennale de Venise en 1963. Membre à part entière des Académies d'Art de Zurich et Florence, sa reconnaissance internationale contraste avec une certaine marginalisation en Israël durant les années 1950-1970, période dominée par l'art abstrait du mouvement New Horizons.
De 1955 à 1977, Sima produit des gravures sur bois en couleurs d'une grande intensité qui lui valent une reconnaissance européenne majeure. Parmi ses œuvres les plus remarquables figure Mendiants dormant dehors (1959), une grande gravure polychrome témoignant de sa préoccupation constante pour les déshérités.
Miron Sima décède le 20 décembre 1999 à Jérusalem. Il lègue sa succession au Musée d'Art de Ein Harod, qui conserve désormais une part importante de son œuvre. Depuis sa disparition, Israël redécouvre l'importance de son travail expressionniste dans l'histoire de l'art israélien. Un prix d'art visuel porte aujourd'hui son nom, perpétuant sa mémoire et encourageant les jeunes artistes.
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