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Saint Christophe, Espagne vers 1200
Saint Christophe, Espagne vers 1200 - Sculpture Style
Réf : 111054
58 000 €
Époque :
XIe au XVe siècle
Provenance :
Espagne
Dimensions :
H. 92 cm
Sculpture  - Saint Christophe, Espagne vers 1200
Kolhammer & Mahringer Fine Arts
Kolhammer & Mahringer Fine Arts

Spécialisé dans les sculptures et les peintures de maîtres anciens


+43 676 4128888
Saint Christophe, Espagne vers 1200

Espagne
Vers 1200

Bois de tilleul sculpté
hauteur 92 cm

Cette figure muséale d’un saint Christophe est à classer dans la période romane tardive ou gothique précoce. La sculpture en hauteur, fortement verticalisée, représente Saint Christophe debout avec l’enfant Jésus sur les épaules. Dans sa main droite, le saint porte un bâton qui ressemble à un tronc fin surmonté d’une couronne d’arbre, et dans sa main gauche, il tient le chapeau d’un voyageur.

De nombreuses légendes entourent saint Christophe. Les premières représentations du Christ porteur sont apparues dans l’espace alpin dans la seconde moitié du 12e siècle. La véritable légende du Christ porteur n’est cependant apparue qu’en 13e siècle dans la Legenda Aurea. Christophe a reçu d’un ermite la mission de porter des gens sur son dos pour traverser une rivière dangereuse. Une nuit, il a entendu trois fois la voix d’un enfant l’appeler. Alors qu’il portait l’enfant à ...

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... travers la rivière, son fardeau devenait de plus en plus lourd et l’eau commençait à gonfler. Il craignait presque de se noyer, car il pensait que le monde entier pesait sur ses épaules. L’enfant le plongea finalement sous l’eau et le baptisa, après quoi Christophe le reconnut comme son Seigneur, Jésus-Christ. Dans une autre légende du sud des Alpes, Christophe était un saint pèlerin et, entre autres, le patron des voyageurs et des bateliers ainsi que le protecteur contre la peste et les intempéries.

Cette sculpture compte probablement parmi les premières représentations de Christophe qui nous soient parvenues. Dans un état de conservation phénoménal pour l’âge de la figurine, des restes de sertissage de l’ancienne polychromie ont même été conservés. La conception caractéristiquement romane de la symétrie dans la posture du corps se manifeste en particulier dans la rigidité rectiligne de l’enfant. Aucune interaction entre le saint et l’enfant Jésus n’est encore représentée à cette époque précoce ; tous deux regardent droit devant eux. Ce type représentatif se présente aux observateurs dans une frontalité explicite. La symétrie apparaît également dans les détails, comme les cheveux de l’enfant coupés en forme de tête de groom et les boucles de barbe de l’homme torsadées en volutes. Seuls les attributs ainsi que la tunique rompent la stricte uniformité. Le bâton ressemblant à un arbre souligne non seulement la hauteur de la figure, mais aussi le gigantisme de Christophe, qui est même typé comme un géant dans les légendes. Le chapeau de pèlerin en forme d’anneau, à travers lequel le saint passe, a une qualité extrêmement haptique, mais aussi narrative, et caractérise Christophe comme un voyageur. La tunique rappelle encore les vêtements romains par son ceinturage, ses plis bouffants sur le torse et son drapé qui descend en diagonale.

Ce type n’est guère conservé des temps anciens, mais il a été transmis dans des fresques et des représentations d’autel ultérieures. Par exemple, on trouve une représentation similaire à la Tour Ferrande à Pernes-les-Fontaines, France, du 12e siècle avec des fresques du 13e siècle. La popularité de cette forme de représentation se reflète également dans les autels conservés en Espagne au XVIIIe siècle. Le tableau d’autel du Maître de Soriguerola (Museu Nacional d’Art de Catalunya, Barcelona, Inv.-Nr. 004370-000) ou le tableau d’autel d’un maître espagnol inconnu du style franco-gothique de Castille (Museo del Prado, Madrid, Inv.-Nr. P003150) reflètent ces influences. Alors que ces exemples comparatifs montrent déjà le dialogue entre Christophe et l’enfant, repris plus tard dans l’iconographie, en touchant le pied de Jésus, le dernier tableau représente un chapeau de pèlerin similaire en forme d’anneau.

Littérature :

Bernhard Rupprecht, Romanische Skulptur in Frankreich, Munich 1975.

Willibald Sauerländer, Die Skulptur des Mittelalters (La sculpture médiévale), Berlin 1963.

R. Toman et A. Bednorz, Romanik. Architecture – Sculpture – Peinture, Cologne 2004.

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