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Miroir de toilette en marqueterie Boulle, orné de bronze ciselé et doré
Miroir de toilette en marqueterie Boulle, orné de bronze ciselé et doré - Miroirs, Trumeaux Style Louis XIV
Réf : 85509
35 000 €
Époque :
XVIIIe siècle
Dimensions :
l. 51.5 cm X H. 68 cm X P. 3.5 cm
Poids :
7 Kg
Galerie Léage
Galerie Léage

Mobilier et objets d'art du XVIIIe siècle


+33 (0)1 45 63 43 46
Miroir de toilette en marqueterie Boulle, orné de bronze ciselé et doré

Époque Louis XIV
Marqueterie Boulle : laiton, étain et écaille de tortue
Bronze doré et ciselé

De forme rectangulaire en bas, il présente dans la partie supérieure un double mouvement pour se terminer dans le haut par une courbe. La marqueterie de laiton, d’étain et d’écaille de tortue, représente une draperie. Elle est encadrée par deux baguettes en bronze doré. À chaque angle, se trouve un bronze ciselé et doré à motif de feuilles ajourées.
À l’amortissement, on rencontre un important bronze ajouré à motif de feuilles. Le dos en placage de palissandre présente un support pour poser le miroir et un anneau dans le haut pour l’accrocher.

Les miroirs au XVIIe siècle

C’est à la fin du XVème siècle qu’apparaît en Italie, dans l’île de Murano, la technique de fabrication des glaces dites « au mercure », la seule capable de produire des glaces de qualité et d’une taille conséquente. Sur une plaque de verre, on appliquait une ...

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... décoction d’étain et de mercure mélangés à chaud.  Ce procédé fût très toxique, coûtant la vie à de nombreux ouvriers et fut remplacé en 1837 par la technique de l’argenterie, avant d’être définitivement interdit en 1850.
La République de Venise veillait jalousement sur cette production d’objets de luxe dont elle gardait le monopole. L’importation de ces verres étaient donc extrêmement coûteuses (30 000 livres or par an). Souhaitant l’autosuffisance pour les arts et manufactures de la France, Jean Baptiste Colbert, ministre des finances de Louis XIV, envoya des espions à Murano et fit venir à prix d’or des ouvriers vénitiens dans le faubourg Saint-Antoine de 1665 à 1667.  Ces derniers étaient menacés de mort par la République de Venise s’ils trahissaient le secret de la fabrication des miroirs. C’est à cette époque que fut créée la Manufacture royale de glaces de miroirs, qui fut transférée près de Cherbourg en 1668, obtenant alors privilège exclusif de fabrication de « glaces de miroirs ». Fabriquant alors des miroirs grâce à la technique du « verre blanc soufflé en manchon », la Manufacture royale pût à partir de cette date rivaliser avec les productions vénitiennes. Pour obtenir un verre plat, celui-ci était d’abord soufflé pour former une bouteille creuse appelée « manchon » puis découpé aux extrémités.
Le cylindre obtenu était ensuite coupé dans le sens de la longueur et déployé pour obtenir une feuille de verre.
Plus tard, en 1695, elle fusionne avec une autre manufacture installée dans l’ancien château des sires de Coucy, à Saint Gobain dans l’Aisne. Puis, avec la commande des 357 miroirs d’une taille exceptionnelle soufflés pour la Galerie des Glaces, s’impose définitivement le luxe à la française. À la fin du règne de Louis XIV, l'industrie miroitière avec à sa tête la Manufacture royale de glaces de miroirs, exporte des glaces dans toute l'Europe pour un équivalent de 300 000 à 400 000 livres or par an. Le monopole vénitien est remplacé par le monopole français. La Manufacture royale de glaces de miroirs perdit ses privilèges à la Révolution et se métamorphosa par la suite en compagnie de Saint-Gobain.

Un miroir de toilette

La mode des services de toilette apparut vraisemblablement au cours de la première moitié du XVIIème siècle à la cour de France. Le mot « toilette » qui désignait tout d’abord l’étoffe (la toile) qui recouvrait la table où l’on posait les ustensiles de soin, s’est progressivement appliqué au rite de changer le linge. En effet, alors que les bains publics étaient fréquents au Moyen Âge, ceux-ci ont progressivement disparus durant la Renaissance. Prendre un bain devint alors une pratique rare.  Seuls quelques grands châteaux possédèrent alors des « appartements de bains » et dans les villes des « maisons-closes-étuves ».
L’eau, rare dans les villes et souvent nauséabonde, était crainte. La toilette « sèche », consistant à s’essuyer avec des étoffes douces et blanches, des parfums ou des onguents, se développa progressivement à cette époque. Répondant à ces pratiques, des objets de plus en plus raffinés finirent par constituer ce que l’on nomme dès lors les « services de toilette » dont le miroir constitue un des éléments majeurs.  Conçus pour reposer sur une table, ils sont pourvus, à l’image de celui-ci, d’un support monté à l’arrière.
Le perfectionnement du mode de fabrication du miroir verre au XVIIème siècle, permit d’obtenir des surfaces de plus en plus grandes qui furent ornées d’un encadrement luxueux.

Bibliographie

Graham Child, Les miroirs, 1650-1900, Paris, Flammarion, 1990
Nicolas Courtin, L’art d’habiter à Paris au XVIIème siècle, Paris, édition Faton, 2011
Nadeije Laneyre-Dagen, Georges Vigarello, La toilette, La naissance de l’intime, catalogue d’exposition Musée Marmottan, Paris, 2015
Georges Vigarello, Le propre et le sale : l’hygiène du corps depuis le Moyen Âge, Paris, 1985

Bon état général, traces d’usure sur la glace

Galerie Léage

Miroirs, Trumeaux