Par Galerie Gilles Linossier
Petit bureau orné d’une dense marqueterie Boulle en première partie, de laiton et étain sur fond d’écaille brune.
Elle présente un luxuriant décor de rinceaux, palmettes, coquilles et enroulements feuillagés dans un fin et complexe entremêlement harmonieux.
La façade présente les sept tiroirs caractéristiques de la typologie Mazarin, trois de chaque côté et un central, encadrant ainsi un caisson en retrait, s'ouvrant par une porte latérale.
Ce retrait, également marqueté sur toutes ses faces, est signe d'un travail de haute qualité, tout comme la porte marquetée sur les deux faces.
Cette partie , ceint d'une ceinture en laiton, repose sur un piètement très particulier et rare.
Il est en effet caractéristique d'une production très restreinte de meubles de grands maitres tels qu'André Charles Boulle et Alexandre-Jean Oppenordt.Le piètement se divise en deux parties symétriques pour un total de huit pieds, caractéristiques du bureau Mazarin. ...
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Quatre pieds à droite, lié par une entretoise mouvementée et ajourée, et quatre pieds similaires à gauche.
Les caractéristiques singulières de ce piètement s'expriment par une forme très particulière aux pieds galbé en consoles affrontés qui n'est référencé que sur très peu de meubles de très grandes valeurs.
L'un, un bureau assez similaire au notre, mais dont la finition est tout de même plus moyenne, est attribué à Alexandre-Jean Oppenordt, il fait parti de la Walace collection.
Un second, dont le piètement quelque peu similaire est cependant reliée par une entretoise totale et dont le retrait du caisson, est non marqueté, provient de la collection Steinitz. Il s'agit d'un bureau à caissons attribué à André Charles Boulle présenté à la Biennale de 2010.
Un dernier meuble, référencé dans le “André Charle Boulle,” Edition Hayot, Château de Chantilly p 101, et qui a été vendu par Sotheby's à Paris en Avril 2008 pour 300 250 euros, présente un piètement en console affronté, comme le notre.
Outre ces trois exemples, attribués respectivement à André Charles Boulle ou à Oppenordt, toutes les autres productions ont des piètements beaucoup plus classiques.
Notre meuble se distingue ainsi dans la très haute production du XVIIe-XVIIIe siècle français.
Le plateau, ceinturé d’une lingotière, reprend un décor riche d'entrelacs en laiton et étain, sur fond d'écaille brune.
Ce décor parfaitement symétrique et d’une grande fluidité, témoigne également d'une production de très haute qualité.Les bronzes dorés viennent parfaire la distinction élégante de ce meuble.
Par des entrées de serrures finement ciselées et des sabots au volutes terminales de bronze doré à décor de rinceau de feuille d'acanthe remontant sur le piètement et soutenu par des pieds toupie en feuille d'acanthe, un des éléments singulier de ce meuble.
Cette structure dynamique et architecturée, presque sculpturale, se distingue des modèles plus traditionnels généralement plus sobres.
Elle évoque directement plusieurs meubles attribués ou documentés dans la sphère d’Oppenordt, dont les piètements font souvent preuve d’un jeu baroque très affirmé, presque théâtral.
Travail français de très grande qualité, du début du XVIIIe siècle attribué à Alexandre Jean Oppenordt (l'un des plus grands ébénistes connus)
Dimensions : H 79 cm x L 104 cm x P 66 cm
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