Perroquet "Psittacus" - Dino Martens (1894 - 1970)

... branche. M. Heiremans, Vetreria Aureliano Toso, Murano 1938-1968, Berlin, 2016, dessin p. 172 modèle 5145, p. 332 modèle 1953), et « Filigrana semplice bianca nera Zigzag-bowl with two parrots » (Filigrane simple blanche noire Zigzag - bol avec deux perroquets. M. Heiremans, p. 228 modèle 6487 et p. 333 modèle 1956).

Un autre comparatif précis de ce modèle provient d'une sculpture analogue exposée lors d'une récente exposition intitulée L’Arche de verre. La collection d'animaux de Pierre Rosenberg, qui retrace l'histoire du verre de Murano du XXe siècle, relue à travers la vaste et originale réalisation d'animaux. Dans cette exposition, un perroquet conforme au nôtre est associé à la production de 1953 (Cristina Beltrami, Giordana Naccari (éd.), L’arca di vetro, La collezione di animali di Pierre Rosenberg, Milano, 2021, p. 160).

L'histoire du verre de Murano est variée et complexe. Depuis les années 1920, la tradition muranaise évolue de la production d'objets utilitaires vers des objets décoratifs : certains verriers s'essayent à la création de figures humaines, d'œuvres sculpturales et d'éléments zoomorphes en miniature. La technique s'affine et amène les artisans à inventer de nouvelles méthodes permettant de réaliser des figures à la fois soufflées et massives.
Une tradition de Bagatelle est déjà connue au cours du XVIe siècle et tout au long du XVIIe siècle - quelques rares exemples sont conservés dans les musées - provenant des wunderkammer comme exemples « à la manière de Venise » ; parmi ces figures se distinguent les décorations plastiques des lustres et d'autres modelées en lanterne. Ce n'est qu'au XXe siècle que l'on assiste à un véritable tournant technique et de design : une production qui a récemment trouvé une valorisation avec la redécouverte des œuvres sculpturales produites par les principales verreries historiques de Murano, d'Ercole Barovier à Martinuzzi et Zecchin, de Flavio Poli à Dino Martens, dans une succession de créations de plus en plus élaborées.
Entre 1930 et 1960, la production du « bestiaire » en verre évolue, passant des formes plus simples des années 1930 à des œuvres plus complexes par leur morphologie et leur technique. Cela est évident dans les années 1940 avec Barovier, dans les années 1950 avec Bianconi, qui partage avec Dino Martens la recherche des filigranes et de la polychromie, sans oublier les recherches sur les opacités d'Archimede Seguso. L'animal en verre devient et reste ainsi un passage obligé dans la production artistique de Murano, œuvre d'expérimentation et de recherche formelle, inspirée à la fois de la réalité et de l'inventivité dans sa réalisation.
Dans ce contexte s'inscrit l'œuvre de Dino Martens (1894 - 1970), considéré par beaucoup comme un artiste consacré au verre ; après la Première Guerre mondiale, formé à l'Académie des beaux-arts de Venise et initialement dédié à la peinture, il rejoint en 1939 la manufacture du « Ragioniere » Aureliano Toso dont il sera le directeur artistique jusqu'en 1963, expérimentant avec la nouvelle matière des effets coloristiques et formels tout à fait inédits.

Bibliographie :
- Cristina Beltrami, Giordana Naccari (éd.), L’arca di vetro, La collezione di animali di Pierre Rosenberg, Milan, 2021, p. 160 ;
- Marc Heiremans, Vetreria Aureliano Toso, 1938-1968, Arnoldsche Art Publishers, Berlin, 2016.