Par Franck Baptiste Paris
Rarissime paire de candélabres en argent massif à trois bras de lumières.
Le flambeau central repose sur une base circulaire ornée de frises d’acanthes, il est surmonté d’un fût balustre à cannelures et guirlandes de feuilles de lauriers, et d’une bobèche ovoïde qui reçoit le bouquet de lumières.
Ce dernier présente trois bras enroulés en arabesques qui supportent des coupelles à culots feuillagés et des bobèches.
Les bras sont reliés à une base conique agrémentée de mufles de lions et surmontée d’un bouquet de fleurs amovibles faisant office d’éteignoir.
Très bel état de conservation.
Poinçon du maitre orfèvre Pierre-François Goguely.
Poinçon de décharge utilisé durant la période 1783-1789, sous le contrôle de Henri Clavel, garde meuble de la monnaie de Paris.
Poinçons de charge et décharge.
Poinçon de jurande « lettre V couronnée », controlé à Paris entre le 19 Novembre 1786 et le 19 Novembre 1787.
Travail parisien ...
... par l’orfèvre Pierre François Goguely, Paris époque Louis XVI vers 1786-1787.
Hauteur : 49 cm
Poids : 3741grammes
Pierre-François Goguelye (ou Gogly) est un orfèvre parisien reçu maitre en 1768.
Il effectua six ans d'apprentissage et quatre ans de compagnonnage aux ateliers des Gobelins, sous la direction d'Antoine Lambert, orfèvre royal ; en 1765, il obtint un certificat à cet effet du marquis de Marigny. Un document de 1771 mentionne la veuve Lambert sous le nom de Marie-François Goguely, suggérant un lien de parenté avec son maître. Goguelye déposa sa marque en 1768 ; en 1781, il est recensé rue de la Licorne, et de 1783 à 1793 rue Saint-Landry.
Une autre paire de candélabres par Pierre François Gogulye est connue, elle a figuré à la vente Lily et Edmond Safra Sotheby’s New York 18 Octobre 2011, lot 844 (114 000 dollars)
Notre avis :
Peu de grandes pièces d’orfèvrerie furent produites sous le règne de Louis XVI, notamment en raison de la taxation très lourde que subit l’argent à cette période.
Les inventaires nous démontrent que les grands candélabres à plusieurs bras se rencontraient uniquement chez les grands du royaume (noblesse de cour, prélats, banquier enrichis…).
Une grande majorité de ces pièces ont disparu lors des fontes révolutionnaires : suite à un décret de 1793, la convention ordonne en effet la fonte de l’argenterie profane pour renflouer le trésor national ; les hôtels particuliers, châteaux et grandes maisons sont contraints de livrer toutes leurs pièces d’argenterie sous peine de graves poursuites.
Notre paire de candélabres a survécu à ces terribles événements et elle nous est parvenue en parfait état de conservation, et complète de ses bouquets de lumières et de ses éteignoirs, ce qui en fait un exemplaire de de la plus extrême rareté.
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