Par Galerie Mermoz
Ce masque est une pièce extrêmement rare, miraculeusement sauvée par le climat désertique de la côte du Pérou qui l’aura préservée sous terre des siècles durant. Il est l’œuvre de la culture Chancay qui s’est développée sur le littoral central entre 1100 et 1500 après J.C., après l’effondrement de la civilisation Huari (550-900 ap. J.C). Son exceptionnel état de conservation, sa grande taille, ses incrustations de coquillage blanc, et son histoire même, en font une œuvre captivante, attestant de l’attrait des anciens péruviens pour le bois, avec lequel ces derniers ont réalisé quantités d’objets précieux.
Il s’agit d’un masque aux traits humains surmontant un ballot contenant la momie d’un défunt. L’embaumement des dépouilles était répandu dans les cultures andines préhispaniques. Les traces les plus anciennes de cette coutume ancestrale ont d’ailleurs été retrouvées, non pas en Égypte, mais bien des milliers d’années plus ...
... tôt, en Amérique du Sud, à la frontière du Pérou et du Chili, chez les Chinchorros, du 7e au 2e millénaire avant notre ère.
Sculptée avec soin, cette pièce respecte les codes de représentation des masques de fardo péruviens. Son visage géométrique, recouvert d’importantes traces de peinture rouge, s’inscrit dans une forme quadrangulaire et les détails physionomiques sont réduits à l’essentiel, sans intention naturaliste. Les arcades sourcilières se confondent avec le front proéminent et arrondi. En dessous de grands yeux elliptiques incrustés de coquillages blancs, sont en fort relief.