L'Annonciation, école italienne du XVIe siècle

... lumière.

L'œuvre s'inscrit dans le courant pictural du début du XVIe siècle en Toscane, une période artistique extraordinairement heureuse qui a vu se succéder de nombreuses personnalités artistiques de premier plan, faisant de Florence l'un des centres picturaux les plus influents de l'époque.

En analysant attentivement les caractéristiques du style et de la composition, la toile peut être attribuée, selon nous, au catalogue d'Antonio del Ceraiolo, actif à Florence entre 1520 et 1538 environ, dont elle présente les caractéristiques stylistiques typiques, la symétrie de la composition, la pureté de la physionomie et la dévotion particulière.

Mentionné par Vasari comme peintre de beaux retables, il fut d'abord l'élève de Ridolfo del Ghirlandaio, puis de Lorenzo di Credi, deux peintres très réussis et estimés dans la première moitié du XVIe siècle, mais il fut fortement influencé par la culture de l'école de San Marco et par la peinture de Fra' Bartolomeo.

Emblème de la beauté de la Renaissance florentine, la structure de notre Annonciation repose uniquement sur les deux figures sacrées, où l'on remarque l'absence totale de cadre spatial, ce qui témoigne explicitement de la manière simplifiée souvent adoptée par Ceraiolo. L'équilibre des figures qui se détachent nettement sur le fond rappelle également les silhouettes de ses personnages, souvent disposées symétriquement l'une par rapport à l'autre. Citons à titre de comparaison la ''Sainte Catherine de Sienne et les saints'' de 1515-20 (Santa Trinita, Florence, Imm.1), ou la ''Vierge à l'enfant et saint Jean'' (Christie's Auction, Londres, 30 novembre 1979, no. 52, Imm. 2) et aussi le ''Christ dans la maison de Marthe et Marie de Béthanie'' de 1524 (Gemäldegalerie, Staatliche Museen, Berlin , Imm.3).

La Vierge porte un fin voile qui entoure ses cheveux en signe de pudeur dans l'œuvre citée plus haut, un manteau bleu, couleur symbolisant le ciel et rappelant son rôle de reine des cieux, et un habit rouge.

Enfin, nous pouvons comparer la technique particulière utilisée par le peintre pour le rendu des visages et des carnations, avec les joues soulignées par une teinte rosée intense reprise également sur le nez qui se détache du teint pâle, avec un Portrait féminin, peut-être une étude (Collection privée, Hollande, Imm.4) avec le même sourire doux sur les lèvres.

Étant donné que l'Annonciation était l'un des sujets les plus populaires à Florence à l'époque, la présente composition peut être comparée à d'autres sujets similaires peints par notre peintre, tels que les deux œuvres représentant respectivement la Vierge et l'Ange annonciateur dans l'église de S. Caterina delle Ruote à Florence, vers 1524, aujourd'hui au musée de l'Accademia à Cortona (Imm.5), et l'Annonciation au Museo di Palazzo Vecchio à Florence (Imm.6).


Bon état de conservation.
Beau cadre à cassette toscan du 16ème siècle, laqué en noir avec des décorations dorées typiques de la Renaissance.