Par Antichità di Alina
DEMANDE D'INFORMATIONS
Gustav Magyar Mannheimer, peintre hongrois à Paris
(Budapest, 1859 – 1937)
Femme au chapeau et à l’ombrelle
Vers 1885–1895
Huile sur tablette de bois
Dimensions : 16,3 × 10,8 cm
(Avec cadre : 30,5 × 24,7 cm)
La scène évoque immédiatement le Paris de la fin du XIX? siècle, à une époque où la photographie avait déjà transformé la manière de regarder et de composer les images. Le chapeau, l’ombrelle et la figure féminine saisie de biais inscrivent l’œuvre dans une culture visuelle moderne, attentive à l’instant et au fragment plutôt qu’à la pose construite.
Le point de vue latéral, très marqué, rompt toute frontalité. La composition, volontairement décentrée et partiellement tronquée, crée une impression de mouvement suspendu et d’imprévu, caractéristique d’une vision moderne du réel, conçue comme un fragment intercepté.
Gustav Magyar Mannheimer fut formé à l’Académie de Budapest puis à Munich. À Vienne, il ...
... subit l’influence de Hans Makart, avec lequel il collabora aux décors du Kunsthistorisches Museum. À Paris, il fréquenta l’Académie Julian, institution majeure pour la formation des artistes étrangers à la fin du XIX? siècle, où enseignaient notamment Bouguereau, Lefebvre et Benjamin-Constant.
Il fut également l’un des fondateurs du Cercle des impressionnistes et naturalistes hongrois à Budapest, jouant un rôle central dans le renouvellement de la peinture hongroise autour de 1900. Sa reconnaissance institutionnelle est attestée par sa participation régulière aux Biennales de Venise (1901, 1903, 1905, 1909, 1910, 1912, 1922, 1930, 1932). Le catalogue officiel de la Biennale de 1912 mentionne qu’une salle entière du Pavillon hongrois lui était consacrée, soulignant l’importance de sa position sur la scène artistique européenne.
L’habillement fournit des éléments précis de datation : le chapeau rigide porté haut et l’ombrelle sombre correspondent à la mode féminine urbaine entre 1885 et 1895.
L’œuvre est exécutée sur une fine tablette de bois, probablement découpée dans un couvercle de boîte à couleurs ou de cigares, pratique courante chez les artistes travaillant à Paris à la fin du XIX? siècle. Le biseau visible sur le bord droit confirme le caractère fragmentaire du support, en parfaite cohérence avec une image conçue pour saisir l’instant.
Signée en bas à droite « MAGYAR MANNHEIMER ».
Au revers, étiquettes manuscrites anciennes en français et numéros de collection, dont le 973, accompagné d’une étoile et des lettres « E.P. ».
Cadre d’époque à décor floral, de goût Jugendstil.
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