Par Galerie Duponchel
Guillaume COURTOIS, dit IL BORGOGNONE
(Saint-Hippolyte, 1628 - Rome, 1679)
Vénus, Mars et Adonis
Huile sur toile - 69 x 77 cm - 88 x 93,5 cm avec le cadre
Provenance :
New York, Sotheby’s, 7 avril 1989, n° 89
Milan, Finarte, 25 novembre 1998, n° 50
Bibliographie :
V. Di Giuseppe Di Paolo, “Guillaume Courtois nel cantiere di Nettuno e lo stile del Sesto Decennio”, dans Storia dell'Arte, n° 137/138, Rome 2014, pp. 110-117 (rep.fig. 7)
Ce séduisant tableau représente les tous derniers instants d’Adonis : Mars, ivre de rage et de jalousie, est sur le point d’occire l’éphèbe endormi tandis que Vénus essaie, en vain, de l’en empêcher. Cet épisode nous est narré dans les Métamorphoses d’Ovide. Quand le dieu de la guerre apprend la liaison qu’entretient son amante officielle avec Adonis, il entre dans une colère folle et se transforme en sanglier pour tuer son jeune rival parti chasser. Notons une certaine liberté prise par le peintre ...
... vis-à-vis du mythe ; ici nulle question de métamorphose : Mars s’apprête à passer Adonis par le fil de son épée.
Guillaume Courtois emprunte le groupe de Vénus et Mars à une fresque de Giulio Romano (vers 1492-1546) du Palazzo Te (voir photo) qu’il réinterprète dans un vaste contexte paysagé, très marqué par ses années de collaboration avec Pier Francesco Mola (1612-1666) et Gaspard Dughet (1625-1675). La figure d’Adonis, est, quant à elle, une invention du Bourguignon dont subsiste une étude préparatoire conservée au musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon (voir photo).
Notons que la figure finale comporte une variante avec le dessin préparatoire dans la position du bras gauche ; l’artiste lui préférant finalement une attitude proche du Faune Barberini, découvert découvert peu de temps auparavant.
Guillaume Courtois s’approprie ces influences croisées (l’antiquité et le maniérisme) qu’il retravaille à l’aune des innovations de son temps et nous livre une œuvre très contrastée, entre violence et douceur. D’une part, le groupe de Vénus et Mars exprime tout le dramatisme de la scène : le grand tumulte de leur lutte est rendu par les drapés et le panache mouvementés ainsi que par la contorsion tendue de la figure du dieu. D’autre part, les personnages, relativement petits, sont représentés dans une nature arcadienne d’où se dégage une grande sérénité. Dans ce décor, la figure d’Adonis agit en parfait repoussoir au premier groupe : dans une pose lascive, l’épaule dénudée et un chiot blotti contre lui, il ignore l’avertissement de son chien et dort paisiblement.
La professeure Valeria Di Giuseppe Di Paolo situe notre tableau dans les années 1650, époque où Guillaume Courtois était engagé à peindre des tableaux et des fresques à sujet mythologique pour son premier commanditaire, Camillo Pamphili, le célèbre neveu du pape Innocent X, tant dans son palais romain de la place Navone que dans sa demeure de Valmontone.
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