Par Galerie Latham
Beate Kuhn (Allemagne, 1927-2015)
Sculpture, vers 1990, grès tourné, émaillé.
Répétition et variation sont les principes fondamentaux des arts,
de la tradition à l'avant-garde. Le fait que la céramiste allemande
Beate Kuhn, interrogée sur la genèse et l'origine de ses œuvres,
ait toujours fait référence à la musique contemporaine du XXe
siècle comme source d'inspiration n'était pas simplement une
lubie personnelle de l’artiste. Elle qui aimait écouter la musique
totalement atonale de Luigi Nono pendant qu'elle travaillait, avait
compris les analogies structurelles entre les différents domaines
et avait intuitivement transposé ces principes fondamentaux si
simples de la création artistique dans la céramique
contemporaine. Elle s'est ainsi inventé un langage tout à fait
personnel et unique : une sculpture céramique étonnamment libre,
issue des moyens et techniques authentiques de la poterie, en
assemblant ses sculptures, qui repoussaient souvent ...
... les limites
du techniquement et artisanalement possible, à partir d'éléments
tournés sur le tour, variés à l'infini et émaillés de couleurs, pour
atteindre une complexité maximale. Il ne faut pas grand-chose
pour voir dans ses alignements non figuratifs, reliés en
agglomérations et en grappes, en volumes modulés en taille,
chromatique et rythmique, des compositions qui pourraient être
traduites de l'espace plastique en temporalité sonore et lues
musicalement comme des partitions linéaires, harmoniques et
mélodiques, sans pour autant perdre leur autonomie créative en
tant que sculptures céramiques. Beate Kuhn est représentée dans
tous les grands musées d'arts décoratifs d'Allemagne et dans de
nombreux musées à travers le monde - en Suisse notamment au
Musée Ariana à Genève et au Musée Bellerive de Zurich - et dans
un grand nombre de collections privées.