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Commode d'époque Louis XIV attribuée à François Lieutaud
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Réf : 105962
VENDU
Époque :
XVIIIe siècle
Provenance :
Paris
Materiaux :
Palissandre et noyer
Dimensions :
l. 131 cm X H. 83 cm X P. 69 cm
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Antiquités Philippe Glédel
Antiquités Philippe Glédel

Mobilier XVIIIe parisien et régional, dont meubles de port.


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Commode d'époque Louis XIV attribuée à François Lieutaud

Commode d'époque Louis XIV en bois de palissandre et de noyer alternés marquetés en frisages et filets, la façade légèrement bombée ouvrant par trois larges tiroirs sur trois rangs, le plateau, cerclé d'une lingotière de laiton, en bois sciés de biais à décors géométriques et jeux de bandes centrés d'une croix de Malte dans un cercle inscrit dans un grand quadrilobe flanqué de cercles et demi-cercles, les montants et traverses intermédiaires foncés de cannelures en laiton poli, les côtés en placage de noyer à motifs de frisages en diamant, les pieds profilés à becquets.

Le meuble est paré d'une ornementation de bronzes ciselés et dorés de grande qualité : entrées de serrures au masque d'Apollon enrubanné (symbole du Roi Soleil, modèle de François Lieutaud et de Nicolas Sageot), poignées de tirage à plaquettes ajourées de palmettes, mascarons de vieillards barbus (ou atlantes), sabots à palmettes et rinceaux d'acanthe, cul-de-lampe à coquille sur ...

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... culot flanqué d'acanthes crispées au tablier.

D'une architecture classique, cette commode est d'une grande élégance, tant par sa garniture de bronze et la qualité de son placage que par son rapport hauteur (modèle bas) - largeur (de plus de 130 cm). A noter le jeu d'alternance palissandre foncé, palissandre brun moyen, noyer clair (centre des tiroirs, pieds et tablier, côtés), les petites lunes du palissandre par endroits, qui éclairent le meuble, déjà fort bien mis en valeur par sa garniture de bronze doré.

Paris, vers 1710 - 1715.



LIEUTAUD François (1665 - 1748), ébéniste d'origine marseillaise qui reçut ses lettres de maîtrise à Paris à la fin du XVIIe siècle et fut actif sous Louis XIV et la Régence. Il travailla dans l'enclos privilégié du cloître Saint-Jean-de-Latran et Louis XIV lui accorda le rare privilège de pouvoir créer et fabriquer les bronzes de ses meubles (à cette époque en effet la corporation des bronziers-fondeurs s'en arrogeait l'exclusivité). Nous savons aussi qu'il œuvra en collaboration avec Noël Gérard (qui était également marchand mercier) mais aussi avec Charles Cressent et même André-Charles Boulle (qui le désigna comme son expert personnel au cours d'un procès en 1719). Il est à l'origine d'une dynastie d'ébénistes puisque son fils Charles ainsi que son petit-fils Balthazar (célèbre pour ses régulateurs) exerceront le même métier. Longtemps demeuré inconnu des historiens de l'art du fait de son estampille aux simples initiales (rappelons que l'usage de l'estampille ne fut réglementé et répandu que seulement durant l'époque Louis XV) il figure parmi les plus grands ébénistes de son temps.

Pour en savoir plus, à lire sur le site : https://www.anticstore.com/ebeniste/lieutaud-francois


État : Meuble découvert dans un rare état de conservation, se présentant dans son intégrité de bâti et de placage, avec un plateau sans dommages, ses bronzes d'origine et encore dans leur ancienne dorure à l'or moulu, ainsi que ses serrures (juste une serrure cependant rapportée).
Parfaitement restauré par notre ébéniste (fonds - coulisseaux...), les bronzes délicatement nettoyés, le placage revernis au tampon.

Note : Nous mettrons en évidence le plateau marqueté cerné de sa lingotière, sans traverse de soutien à l'avant, qui est l'apanage des véritables commodes Louis XIV. Ce sont évidemment les plus rares car, outre qu'il les désigne comme les plus anciennes, c'est ce même plateau qui leur confère un supplément d'élégance vis à vis de plus nombreuses à dessus de marbre qui viendront par la suite, commodes dites Régence et fabriquées sur ce modèle jusqu'au milieu de l'époque Louis XV. C'est aussi l'un de ces meubles (et c'est assez rare pour être souligné) qui peut se prévaloir de ravir l'amateur par sa classe très pure et pas du tout tapageuse, tout en ne passant jamais inaperçu, pas même aux yeux du profane.


De l'expertise : Notre expertise est basée sur confrontation et analogies entre les modèles connus de Lieutaud et ceux de Thomas Hache. En effet nous avons acquis la profonde conviction qu'il y a eu nombre d'interactions entre Hache et Lieutaud. L'un et l'autre, comptant parmi les plus grands ébénistes de leur temps, n'ont pu s'ignorer, et d'autant qu'ils avaient le même âge (naissance de Hache en 1664 et de Lieutaud en 1665) et partageaient des origines méridionales (Toulouse pour le premier, Marseille pour le second). On comprendra fort bien que Thomas Hache avait nécessité d'un fondeur parisien pour orner ses commodes. Lieutaud était justement fondeur par privilège royal et nous observons que la quasi totalité des bronzes utilisés par Hache l'ont été par un seul autre ébéniste, François Lieutaud. La production Louis XIV de Lieutaud, non estampillée, nous est encore mal connue tandis que, principalement grâce à l'ouvrage de Pierre Rouge, celle de Hache l'est bien mieux. C'est donc, par l'examen tant du bâti que des bronzes de notre commode et par le biais de Thomas Hache que nous en donnons la paternité à François Lieutaud.

Pour le bâti :
La fabrication est quasiment semblable à celle de Hache : queues d'aronde apparentes en façade des tiroirs et caissons des tiroirs montés à recouvrement (ici seulement sur trois faces au lieu de quatre pour Hache), planchers de la commode fixés aux bases des côtés par de grosses queues d'aronde, dos en planches de sapin cloutées, côtés lisses, plateau simplement bombé, le tout dans une même essence de sapin.

Pour le placage :
Le placage de palissandre ainsi panaché de noyer est évidemment à rapprocher du travail de Thomas Hache.
Il y a là un vrai cousinage et il n'est pas impossible que les deux ébénistes se soient échangé des compagnons ou que Hache ait remis quelques caisses de commodes à lieutaud en paiement de bronzes. Cette double hypothèse en surprendra beaucoup car le regard que nous portons sur le XVIIIe siècle à fortement tendance à le figer, voire le lisser. C'était en vérité une époque fort affairée et besogneuse, pleines d'interactions, et notamment par le biais de nombreuses sous traitances.

Pour les bronzes :
L'emploi des cannelures de laiton est récurrente chez Lieutaud, et on retrouvera la plupart des bronzes qui composent l'ornementation de notre commode tant sur les modèles de ce maître que sur ceux de Thomas Hache. Aucun autre ébéniste n'a fait usage d'une semblable "panoplie". Nous avons par ailleurs évoqué d'autres éléments de garniture semblables (chutes d'angle, cul-de-lampe au masque de Cérès...). Nous ajouterons des exemples, plus particuliers à notre commode, en documentation.


Ancienne provenance : Château de Saint-Bauzille-de-Putois.

Conditions générales de livraison :

Pour tout objet ou meuble à partir de 5.000 euros, nous livrons nous-mêmes gratuitement partout en France (et parfois même au delà), il y a possibilité d'obtenir cette même prestation pour des pièces de moindre valeur suivant la destination et le délai.

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