Par Dei Bardi Art
Cléopâtre avec un serpent et un miroir
Italie, XVIIe siècle
Bronze doré?
H 14,5 cm
H (avec le socle) 19 cm
Cette statuette finement ciselée et dorée représente Cléopâtre, reine d’Égypte. Elle est figurée partiellement drapée, dans une pose gracieuse, tandis que l’aspic — symbole de la mort autant que de la royauté divine — s’enroule autour de son bras, prêt à lui infliger sa morsure fatale. Dans l’autre main, Cléopâtre tient un miroir, emblème traditionnel de la vanité et de la beauté, mais aussi ici memento mori, reflet poignant de la fragilité de la vie et de l’ultime acte d’autodétermination de la souveraine.Par cette association, l’iconographie dépasse le simple récit historique : elle s’inscrit également dans la tradition des allégories de la Vanité, si prisées à l’époque baroque, soulignant la nature éphémère de la vie, de la jeunesse et du pouvoir.
L’iconographie de cette œuvre s’inscrit dans la tradition des ...
... périodes de la Renaissance tardive et du Baroque, lorsque les héroïnes antiques étaient fréquemment représentées dans des instants de forte intensité émotionnelle. Cléopâtre, en particulier, fut une figure privilégiée, incarnant la dignité, la noblesse et la beauté tragique. La sensualité du modelé, le traitement raffiné de la chair et des étoffes, ainsi que la profondeur psychologique de la composition évoquent l’influence des grands maîtres du bronze italien du XVIIe siècle, tels que Gian Lorenzo Bernini ou Alessandro Algardi.
Destinée vraisemblablement à un collectionneur privé ou à orner un cabinet de curiosités, cette statuette témoigne du goût raffiné et du savoir-faire technique des fondeurs italiens de l’époque. La dorure chaude rehausse le rendu tactile du bronze et le raffinement de la robe aux details gravés, tandis que le petit format de l’œuvre invite à une contemplation intime et méditative.
Son iconographie, empreinte de thèmes tels que la mortalité, la souveraineté et l’agence féminine, reflète les préoccupations esthétiques et intellectuelles de l’époque baroque, où l’histoire antique était souvent réinterprétée à travers le prisme du drame émotionnel et de la réflexion morale.