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Christ en ambre sculpté
Christ en ambre sculpté - Sculpture Style Christ en ambre sculpté - Galerie Gabrielle Laroche
Réf : 93691
11 000 €
Époque :
XIXe siècle
Materiaux :
Ambre
Dimensions :
l. 42.5 cm X H. 41.5 cm
Sculpture Sculpture en Bois - Christ en ambre sculpté XIXe siècle - Christ en ambre sculpté
Galerie Gabrielle Laroche
Galerie Gabrielle Laroche

Haute Epoque


+33 (0)1 42 97 59 18
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Christ en ambre sculpté

Cette belle sculpture en ambre représentant le Christ est un objet rare dont on ne trouve des exemples que dans les pays germaniques.

Déjà utilisé à la préhistoire, l’ambre n’a cessé de fasciner les peuples qui lui prêtèrent nombre de vertus, expliquant qu’on y sculpta souvent des amulettes et autres ornements prophylactiques. Souvent symbole de luxe et de richesse, on l’employa également pour la confection de parures ou de petites figurines qui devinrent rapidement l’apanage des classes les plus aisées.

Récolté sur les rivages de la Baltique cette précieuse résine fossilisée fût très tôt l’objet d’un intense commerce.

A partir du XIVe siècle, ce commerce était contrôlé de main de maître par les Chevaliers de l’Ordre Teutonique, qui parvinrent à raviver le goût des puissants pour l’ambre. En effet, s’étant rendu maîtres des territoires baltes et de la Prusse, ils comprirent rapidement l’intérêt économique que pouvait ...

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... représenter cette résine et s’en assurèrent le monopole de l’exploitation et de la commercialisation. L’ensemble de la production était acheminée vers la forteresse de Lochstadt en Samland, sur les rives de la mer Baltique afin d’alimenter les guildes de « tourneurs d’ambre » dont les premières virent le jour à Bruges et Lübeck au début du XIVe siècle. Dès lors, commencèrent à apparaître des objets aux fonctions religieuses, tels que des rosaires et autres objets de culte. Ces derniers étaient ensuite exportés pour répondre à une très forte demande. Les plus belles pièces étaient offertes aux dirigeants étrangers par les Maîtres de l’Ordre en guise de cadeaux officiels.
En Allemagne du Nord, le prestige de l’ambre était tel, qu’il devint symbole de pouvoir.

Le XVe siècle marqua une période de déclin pour l’Ordre qui se vit contraint de céder en partie ses droits d’exploitation à la Pologne où se développèrent à leur tour d’importants centres de production.

Aux siècles suivants, la production d’objet en ambre se transforma. Les artisans fabriquèrent alors moins d’objets à vocation religieuse au bénéfice d’une production profane tels des médaillons, des plats ou bien encore des coupes d’un raffinement exceptionnel. Les cabinets d’ambre vinrent également parer les plus grandes Cours européennes.

Ce Christ qui fût sans doute l’objet d’une commande s’inspire des Christ du deuxième quart du XIIe siècle.

En effet, il en reprend toutes les caractéristiques. Présenté dans une attitude encore particulièrement hiératique, le corps du crucifié est parfaitement droit. Ses jambes sont parallèles, ses pieds placés côte-à-côte. Son perizonium long, aux plis simples, s’arrête juste aux dessus des genoux qu’il laisse apparents. Il est noué sur la hanche gauche et maintenu à l’aide d’une cordelette autour de la taille du Christ. Le bord inférieur du perizonium est décoré de motifs géométriques en forme de damier. Ses bras étendus à l’horizontal se terminent par ses deux mains ouvertes aux paumes transpercées par les clous et aux pouces joints aux autres doigts, comme dans la plupart des Christ de ce siècle.

L’anatomie très stylisée continue à se référer aux modèles byzantins. Son thorax est ainsi marqué par des pectoraux saillants surmontant un diaphragme souligné par un bourrelet.

Il porte une barbe bien dessinée, très soignée, rendue par incisions. Sa longue chevelure encadre son beau visage noble et tombe dans son dos.
Le Christ présente un visage doux et apaisé. Aucune contracture, aucune expression outrancière de la douleur ne vient avilir son beau visage. La couronne en bandeau ornée de cabochons incrustés qui ceint sa tête ainsi que ses yeux en amande ouverts mettent l’accent sur la résurrection et le gloire du Sauveur plutôt que sur la douleur du supplicié.

L’artiste à l’origine de cette sculpture utilisa de manière rigoureuse les codes de la sculpture romane du XIIe siècle dont il su tirer profit avec talent et application.


Biblioghraphie

Camille COPPINGER, Ambre, mémoire du temps, Edition Thalia, Italie, 2009

Paul THOBY, Le Crucifix des Origines au Concile de Trente, Bellanger, Nantes, 1959

Galerie Gabrielle Laroche

Sculpture en Bois