Par Antichità Castelbarco
Anton Raphael Mengs (Aussig, 1728 - Rome, 1779) Atelier
Portrait de jeune fille avec un livre
huile sur toile 64 x 49 cm - encadré 77 x 63 cm
L'œuvre, représentant un portrait charmant d'une jeune fille, est attribuable à un peintre néoclassique de l'école romaine actif au XVIIIe siècle dans l'entourage d'Anton Raphael Mengs (Aussig, 1728 - Rome, 1779).
La jeune femme représentée est immortalisée en buste, vêtue d'une robe à la mode avec un décolleté bateau et des manches bouffantes, ornée d'un nœud bleu sur la manche gauche et de broderies dorées.
Elle porte des boucles d'oreilles précieuses composées d'une grosse perle d'où tombent trois autres perles en forme de goutte, tandis que ses cheveux sont relevés en une coiffure ornée d'autres bijoux simples mais précieux.
Elle tient dans sa main une plume et un carnet, suggérant une activité artistique ou intellectuelle, renforcée par une expression posée et un regard direct, ...
... pénétrant et introspectif vers l'observateur.
L'œuvre reflète le goût du XVIIIe siècle pour la nouvelle vision de l'art néoclassique qui a également embrassé le portrait, avec l'abandon de l'esthétique baroque, excessive et redondante, au profit d'un retour aux principes d'équilibre, de composure et de sérénité : grâce à ces principes, Mengs devint rapidement célèbre et recherché, rivalisant avec son aîné Pompeo Batoni (1708-1787) pour le titre de premier peintre de la capitale.
Il s'installa à Rome en 1741 et devint rapidement un portraitiste extraordinaire, le plus payé et le plus recherché en Italie et dans les cours européennes de la fin du XVIIIe siècle, une référence pour les voyageurs fortunés du Grand Tour qui souhaitaient visiter son atelier de la via Sistina pour lui commander leur portrait.
La pose et les détails du costume, ainsi que le fond éclairci comme une sorte d'aura autour de la figure, rendus ici avec une telle légèreté et une telle assurance, confirment la référence au style de Mengs, de sorte que l'on peut attribuer cette œuvre à un auteur de son cercle proche ou à un élève.
Les détails et la maîtrise exécutive sont très proches des œuvres du maître, parmi lesquelles on peut citer, à titre comparatif, son autoportrait (fig. 1 - https://catalogo.beniculturali.it/detail/HistoricOrArtisticProperty/0900099752 ), le Portrait de Johann Joachim Winckelmann (fig. 2 - Metropolitan Museum of Art, https://www.metmuseum.org/art/collection/search/437067 ), ou encore le Portrait du graveur Francesco Bartolozzi (fig.3 - Lviv National Art Gallery, dans lesquels on retrouve la même habileté technique ainsi que les mêmes particularités stylistiques et la même coupe, qui confèrent au personnage représenté une incroyable immédiateté d'expression.
Dans toutes ces œuvres, les personnages représentés tiennent dans leurs mains des livres et des objets faisant référence à leur culture.
La même forme et la même structure de boucles d'oreilles, extrêmement précieuses compte tenu de la taille des perles qui les composent, sont représentées dans son portrait de Marie-Louise de Bourbon
Bon état de conservation avec quelques restaurations à la surface, complet avec cadre doré.
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