Par Seghers & Pang Fine Arts
Cet ange, sculpté dans du bois de tilleul, est agenouillé gracieusement, tenant dans ses mains les restes d'un bougeoir. La tête légèrement inclinée de l'ange, son sourire « archaïque » serein et les plis soigneusement arrangés de son drapé révèlent une sensibilité à la fois à la forme et à la dévotion, caractéristique de la sculpture ecclésiastique française du milieu du XIIIe siècle. Le sourire peut être associé au célèbre « ange souriant » de la cathédrale de Reims (1245).
Style et iconographie
Les anges céroféraires occupaient un rôle liturgique important dans les intérieurs des églises gothiques, flanquant les autels, les tabernacles ou les crucifix monumentaux. Servant à la fois des fins symboliques et fonctionnelles, ils « incarnaient l'illumination divine des mystères sacrés » (Hourihane, 2012).
Le vocabulaire stylistique de cette figure — membres allongés, traits du visage idéalisés et asexués, draperies ordonnées de ...
... manière rythmique — trouve des analogies proches dans les figures angéliques de la cathédrale de Reims (vers 1230-1260), où un nouvel humanisme insufflait vie et grâce aux formes sculptées. Cela pourrait suggérer un atelier du nord de la France, peut-être de la région Champagne.
Technique et matériau
Le bois de tilleul, apprécié pour son grain fin et sa facilité à être sculpté, était fréquemment utilisé pour les retables sculptés et les figures liturgiques. L'arrière de la sculpture présente deux cavités verticales au niveau des épaules, où les ailes de l'ange auraient été fixées. Dimensions: h65xl38xp26 cm.
Contexte et comparaisons
Parmi les exemples comparables, on peut citer le célèbre ange souriant de la cathédrale de Reims, l'ange souriant de Saint-Louis de Poissy (daté de 1297), conservé au musée de Cluny (réf. CL.23246), une paire d'anges français du XIIIe siècle (1275-1300) conservés au Metropolitan Museum of Art (numéros d'objet : 52.33.1 et 52.33.2) ainsi que les ‘Anges de Saudemont’ (13ième) du Musée des Beaux Arts d’Arras.
À l'origine, ces figures formaient une paire, placée symétriquement de part et d'autre d'un autel ou d'un tabernacle, symbolisant la louange perpétuelle du ciel. Leurs gestes d'offrande ou d'illumination renforçaient l'idée théologique des anges comme éternels acolytes au service divin.
État
Usures, fissures, multiples traces de xylophages, pertes (bougeoir, ailes).
Références
• Bony, J. (1983). French Gothic Architecture of the 12th and 13th Centuries. Berkeley : University of California Press.
• Hourihane, C. (éd.) (2012). The Grove Encyclopedia of Medieval Art and Architecture. Oxford : Oxford University Press.
• Williamson, P. (1995). Gothic Sculpture 1140–1300. New Haven : Yale University Press.
• Kessler, H. L. (2000). « Materiality and Meaning in Medieval Art ». Speculum 75 (1), 1–19.
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