Par Franck Baptiste Provence
Rarissime portrait en tapisserie représentant le Comte Palatin Jean de Birkenfeld-Gelnhausen (1698-1780).
Vêtu d’un veston bleu il arbore l’ordre du lion de Bavière.*
Tapisserie de haute lisse en laine et soie, parfait état de conservation.
Signé « Chedeville »* et daté 1774.
Cadre parisien en bois de chêne doré d’époque Louis XV.
Travail de la Manufacture de tapisserie de Munich* 18 ème siècle.
Dimensions :
Cadre : Hauteur : 100 cm ; Largeur : 80 cm
Tapisserie : Hauteur : 80 cm ; Largeur : 60 cm
*Joseph Chedeville est un ouvrier des Gobelins à Paris, manufacture qui est connue dans toute l’Europe pour avoir atteint un niveau technique inégalé.
De nombreux ouvriers « transfuges » seront débauchés par les plus grandes puissances pour prendre la direction de leurs propres manufactures.
C’est le cas en 1716 avec le Tsar Pierre le Grand qui débauche une dizaine d’ouvriers pour la manufacture de St Petersbourg.
En 1765, ...
... Maximilien III Joseph, prince-électeur de Bavière, confira lui aussi à deux parisiens, Joseph Chédeville, ancien tapissier des Gobelins, et un certain Jacques Santigny, le soin de ranimer et développer la fabrique de tapisseries de haute lisse de Munich, établie en 1718.
C'est ainsi que la manufacture atteint bientôt, avec des chefs-d'oeuvre comme le "Triomphe de Bacchus" (1769) et le "Triomphe de Flore" (1774), "une qualité digne des Gobelins"
* Ordre du Lion de Bavière :
Charles IV Théodore, électeur palatin, fonda l’ordre du Lion le 1er janvier 1768, pour célébrer la 25e année de son règne. Appelé à l'origine ordre du Lion palatin (en allemand : « Orden vom Pfälzer Löwen »), l'ordre a été renommé ordre du Lion de Bavière lorsque la branche de Palatinat-Sulzbach hérita du duché de Bavière (électorat de Bavière) en 1777 de la branche aînée de la maison de Wittelsbach.
La croix de l'ordre est suspendue à un large ruban passant de droite à gauche, et la plaque fixée sur le côté gauche. Les ecclésiastiques portent la décoration suspendue au cou.
La croix est une croix de Malte d'émail bleu. Les bras de la croix sont cantonnés de flammes d'argent. Au centre de la croix, on trouve un médaillon central d'émail bleu portant à l'avers le Lion palatin (de) d'or sur, autour, dans un large liseré d'émail blanc, la devise latine « MERENTI ». Au revers se trouve le monogramme du fondateur C T sous le « Kurhut (de) » (en français : « chapeau d'électeur ») et la mention INSTITU.AN.1768 (« institutum anno 1768 » (en français : « institué en 1768 »)).
Notre sujet est un des 20 récipiendaires de cet ordre honorifique.
Notre avis :
Beaucoup plus onéreux qu’un portrait traditionnel à l’huile, le portrait en tapisserie connait un grand succès dans les années 1760 à Paris.
La manufacture des Gobelins est la seule à pouvoir traiter ce type de sujet .
Nous connaissons trés peu de ces portraits qui représentent uniquement des têtes couronnées, parmi eux celui d’Henri IV d’après Frans Pourbus, celui du Régent d’après Jean Baptiste Santerre ou encore celui du roi de Pologne Stanislas Leszczynski d’après Rigaud sont toujours conservés au musée des Gobelins.
Ces trois portraits, trés proches de notre modèle au niveau du rendu, ont été tissé par la manufacture entre 1760 et 1770 dans un atelier indéterminé.
Outre son aspect trés décoratif, l’oeuvre que nous présentons en parfait état, est un trés beau document avec peu d’égal, mais dans les musées les plus prestigieux.
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