Par Galerie Gismondi
Mobilier, Objet de curiosité, Peintures XVIIe - XVIIIe siècle
Plaque sur ardoise représentant "la flagellation du Christ" d’après la composition de Ludovic Carrache.
Atelier des frères Bassano début XVIIe siècle, Florence.
Huile sur ardoise
Ce panneau en ardoise illustrant cette importante scène biblique a été réalisée pour une commande ecclésiastique ou pour une chapelle à dévotion privée. Son iconographie peut être identifiée comme : La Flagellation du Christ ou le Christ à la colonne, les deux sont un épisode de la Passion de Jésus raconté dans les Evangiles (selon Jean 19,1..) qui a donné lieu à de nombreuses représentations en peintures, fresques, sculptures depuis le début de l’ère chrétienne. La Flagellation a lieu avant le couronnement d’épines, et avant que le Christ ne soit associé aux paroles Eccehomo (Voici l’Homme) devant la foule qui précèdent sa montée au Golgotha du Vendredi saint.
Notre panneau reprend en partie la célèbre composition en sens inverse de Ludovic Carrache qui montre ...
... le Christ maintenu à la colonne par un homme qui retient son poignet lié, en s’arc-boutant du pied à la colonne.
En bas à gauche, un homme à genoux refait le lien de son faisceau de verges avant de retourner fouetter le Christ. Deux hommes le fouettent un de face, un de dos en contrapposto.
La colonne divise en deux l’espace de la toile. L’action occupe le côté gauche, qui est mis en lumière tandis que le côté droit constitue l’infrastructure du dispositif.
Le côté intimiste de la scène avec l’effet de clair-obscur nous indique l’influence des grands maîtres du XVIe. En pleine période de contre-réforme, ces thèmes connaissent un grand succès auprès des commanditaires religieux et pour des dévotions privées.
L’atelier des frères Bassano produit des compositions sur ardoises de grandes dimensions très proches de notre panneau. On retrouve une théologie semblable des personnages, des postures relevables à l’art de Jacopo Bassano, des coloris chatoyants t#iques vénitiens.
Le musée du Prado en possède deux sur ardoise, l’un par Léandro Bassano et le second attribué à son atelier. L’Opificio des pierres dures de Florence est l’un des plus important lieu de production de ces peintures, le goût pour cette technique s’est diffusé dans de nombreux foyers artistiques tels que la Vénetie. Florence
privilégie des peintres de talents qui y trouvaient des supports précieux :telle l’améthyste, le lapis lazuli et l’ardoise conférant à leurs oeuvres toutes sortes de rendus.
Le Baptême du Christ de Filippo Lauri est un exemple par excellence pour ce goût et sa fonction (collection Gilbert, Victoria et Albert Museum).
L’ardoise donne un aspect glacé, tel un miroir obscur empreint de mystère souvent en rapport avec ses sujets. Ce genre nouveau est aussi très apprécié dans les pays du nord, Cornelis van Poelenburg,
Frans Francken réalisent des peintures sur cuivre, sur lapis lazuli ou ardoise comme notre panneau.
De nombreux artistes, italiens, français et nordiques du XVIle et du XVIlle siècle ont produit des oeuvres qui sont de nos jours conservés dans de nombreuses collections.
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