Par Phidias Antiques
Technique : huile sur toile
Dimensions : 120,6 x 92,7 cm
Signé en bas à droite : «C. Pillage"
Expositions : 1903, Milan, Exposition annuelle de printemps, Palazzo della Permanente, n. 237 ; 1904, Paris, Salon des Artistes Français, 1904, no. 1582 Bibliographie : Exposition annuelle de printemps, catalogue de l'exposition (Milan, Palazzo della Permanente, printemps 1903), Milan, Società per le Belle Arti, 1903, p. 40, non. 237 ; Ludovic Baschet, Catalogue illustré du Salon de 1904, Paris, 1904, n. 1582 ; Cesare Saccaggi: Un peintre international polyvalent, Tortona, Gabbantico, 2000, pp. 32, 43 et 54 ; Cesare Saccaggi : Entre Eros et Pan, catalogue d'exposition (Tortona, 13 décembre 2008 – 8 mars 2009), Turin, Umberto Allemandi & c., pp. 32, 171, 178.
La "courtoisie ineffable" que Dante attribue à sa bien-aimée Béatrice lors de la seconde rencontre semble être sublimée à la perfection dans le tableau exécuté par Cesare Saccaggi et exposé d'abord à ...
... l'Exposition permanente de Milan en 1903 puis au Salon de Paris en 1904. Très rares et extrêmement symboliques sont les références temporelles et spatiales que Dante nous donne dans la Vita nova et Saccaggi semble vouloir appuyer cet expédient poétique, plaçant l'image des deux jeunes hommes dans un moment magique indéfini de l'adolescence, dans le moment précieux de changement intérieur inhérent à l'Incipit vita nova, expression reproduite sur le dessus du cadre doré élaboré. Béatrice est vêtue à la fois de rouge et de blanc, dans une version imaginaire de la robe, qui combine les deux visions dantesques de la première et de la deuxième rencontre. La scène est aussi imaginaire. Dans aucun passage de la Vita nova, en effet, Dante décrit un moment où ils marchent ensemble : le contact maximal entre les deux est le contact visuel, suivi de l'échange vertueux et le plus pur de la salutation ; pour le reste, tout apparaît plutôt vague et allégoriquement indéfini, avec la claire intention de vouloir évoquer une conversation contemplative passionnante. Et dans le tableau, ce qui est vraiment adhérent à la mémoire de Dante, c'est précisément l'aspect ineffable de Béatrice : la jeune fille n'est presque jamais explicitement décrite, mais plutôt "apparaît" comme une vision céleste, à l'exception de la chanson Donne ch'avete intelletto d'amour , où Dante évoque, quoique symboliquement, l'aspect extérieur : « Color di perle à quasi... »3, un épiderme de nacre, blanc comme celui que Cesare Saccaggi choisit pour sa Béatrice, avec le les yeux tournés vers le haut, presque comme pour rappeler les vers du Paradis où « Béatrice était toute dans les rouages ??éternels avec ses yeux ; et j'ai fixé les lumières sur elle..."4 : pour souligner le rôle divin et salvifique joué par la jeune fille, déjà projetée dans les sphères célestes, tandis que Dante l'observe éprouver une satisfaction mystique. Le peintre place la scène dans un jardin fleuri luxuriant, au milieu du printemps, saison où, d'ailleurs, l'auteur expose l'œuvre à la Permanente de Milan, une correspondance certainement pas fortuite. La référence est à la beauté ascétique de l'hortus conclusus, le jardin médiéval typique considéré comme une métaphore de l'existence humaine. Le seuil d'entrée, en l'occurrence la balustrade en arrière-plan, est le symbole du passage du chaos à une nouvelle condition de sérénité et de pureté immaculée : la figure de Béatrice, observée presque docilement par le jeune Dante, prend ce sens d'ascension vers la vertu. Les deux garçons se promènent donc dans un locus amoenus secret et idyllique, entouré d'une profusion de petites fleurs de lilas et encadré par les frondes d'un saule pleureur. Dans le fond presque divisionniste, derrière les cyprès, s'étend une vue de Florence illuminée par la lumière rosée du couchant, tandis que Béatrice tient à la main deux roses, l'une luxuriante et l'autre déjà fanée, triste présage de sa mort imminente et vanité des choses terrestres. Un tableau qui épouse parfaitement l'atmosphère du texte de Dante : derrière la beauté gracieuse et gracieuse d'un souvenir juvénile fait de visions et de rêves d'amour, il cache des tremblements et des présages négatifs. Une dichotomie profonde qui voit le printemps comme une allégorie de la renaissance et de la vie, mais avec une subtile référence à la fin, au thème typiquement médiéval de la fugacité de l'existence humaine, qui imprègne constamment toute la poétique de Dante.
Saccaggi se l'approprie, avec une peinture au symbolisme délicat et harmonieux qui représente la saison la plus brillante de sa production et décrite ainsi par les critiques de l'époque, qui rapporte un dialogue qui eut lieu à la Permanente de Milan : « . .. un très beau Saccaggi : Incipit Vita nova.
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