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Nature morte au hareng, à la pomme et au gobelet de vin - Atelier de Georg Flegel
Nature morte au hareng, à la pomme et au gobelet de vin - Atelier de Georg Flegel - Tableaux et dessins Style Nature morte au hareng, à la pomme et au gobelet de vin - Atelier de Georg Flegel - Stéphane Renard Fine Art Nature morte au hareng, à la pomme et au gobelet de vin - Atelier de Georg Flegel -
Réf : 98679
20 000 €
Époque :
XVIIe siècle
Signature :
Atelier de Georg Flegel
Provenance :
Allemagne
Materiaux :
Huile sur panneau de chêne
Dimensions :
l. 27.5 cm X H. 21.8 cm
Tableaux et dessins Tableaux XVIIe siècle - Nature morte au hareng, à la pomme et au gobelet de vin - Atelier de Georg Flegel XVIIe siècle - Nature morte au hareng, à la pomme et au gobelet de vin - Atelier de Georg Flegel  - Nature morte au hareng, à la pomme et au gobelet de vin - Atelier de Georg Flegel
Stéphane Renard Fine Art
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Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


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Nature morte au hareng, à la pomme et au gobelet de vin - Atelier de Georg Flegel

21.8 x 27.5 cm (43.8 x 50 cm encadrée)
Cette nature morte est présentée dans un exceptionnel cadre Florentin de la première moitié du XVIIe siècle. Exécuté en sgraffito, il est orné de rinceaux floraux sur fond d’or et de quatre fleurs de lys dans les coins.
Provenance : Galerie Heim, Paris (France) – vendu en août 1961
Collection Riechers (France)

Fred G. Meier, historien d’art, a confirmé après un examen photographique de l’œuvre son appartenance à l’atelier de Georg Flegel avec le commentaire suivant : « c'est une œuvre de bonne qualité, mais à mon avis, le traitement pictural est quelque peu différent de celui de Flegel lui-même. Ce tableau est traité de manière assez douce, Flegel est généralement plus précis dans sa définition des formes et dans ses coups de pinceau. Le tableau peut toutefois être relié à Flegel, car certains motifs apparaissent presque à l'identique dans l'une de ses œuvres : le manche du couteau (dont le type ...

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... est assez inhabituel) et la pomme se retrouvent dans une nature morte du Pommersches Landesmuseum, Greifswald (dernière image jointe, cat. no. 35 dans la monographie de A.-D. Ketelsen-Volkhardt, 2003), qui comprend également un hareng coupé et un oignon. Compte tenu de ces similitudes, il est probable que le tableau a été réalisé dans l'atelier de Flegel, peut-être avec l'aide du maître. Une date d'origine autour de 1630, comme Ketelsen l'a suggéré pour la nature morte de Greifswald, semble également à mon avis probable pour ce tableau ».

Georg Flegel, un des premiers peintres de nature morte en Allemagne, nous présente ici une composition millimétrée dans laquelle la somptuosité d’un gobelet de vermeil contraste avec la modicité du repas : un hareng accompagné de trois tranches de pain, d’un oignon et d’une pomme. L’influence de la foi réformée dans l’œuvre de Flegel nous amène à proposer pour cette nature morte une double interprétation : celle d’une commémoration de la Cène, mais aussi d’y voir un message moralisateur, « emblématique ».

1. Georg Flegel, un peintre précurseur

Georg Flegel est né à Olmütz (Olomouc) en Moravie (dans l’actuelle République Tchèque), probablement dans une famille de confession réformée. Sa jeunesse est mal connue. Vers 1580 il devient l’assistant de Lucas van Valckenborch (1535 – 1597) qu’il rencontre peut-être à Linz et avec qui il s’installe à Francfort, ville dans laquelle leur présence est attestée à partir de 1593. Ils peignent ensemble de grandes compositions représentant des personnages (peints par Van Valckenborch) souvent attablés devant des tables opulentes, ou devant des étals de marché (peints par Flegel). Cette collaboration durera jusqu’au décès de Lucas van Valckenborch en 1597. Flegel restera par la suite à Francfort en se spécialisant dans les natures mortes et y exercera pendant le restant de ces jours. Il décède en 1638 de la peste arrivée à Francfort vers 1635/1636 qui tuera un quart de la population de la ville.

L’oeuvre de Flegel est encore mal connue et Kurt Wettengl dénombrait uniquement 65 natures mortes du peintre en 1993 (nombre porté à 80 par Anne-Dore Ketelsen-Volhardt dans sa monographie sur le peintre). Alors que certaines œuvres tardives sont signées, les autres sont parfois monogrammées, parfois sans monogramme. Dans son livre sur Flegel publié en 1790 H. S. Hüsgen indiquait que Flegel réservait son monogramme aux œuvres qui étaient vendues les plus chères (entre 55 et 60 Thalers), et qu’il existait deux autres catégories d’œuvres : des œuvres moins sophistiquées sans monogramme vendues de 15 à 22 Thalers, et enfin des œuvres plus sommaires vendues de 6 à 8 Thalers.

Flegel avait sans doute un petit atelier car on ne lui connaît comme élève que le peintre Jacob Marrel (1613/1614 – 1681), et ses deux fils Friedrich (1596/1597–1616) et Jacob (1602–1623).

2. Description de l’œuvre

Le peintre nous présente ici un repas frugal : un hareng, posé sur une assiette en bois à côté de tranches de pain et d’un couteau au manche ouvragé, un oignon entier, destiné à être consommé avec le hareng, un verre de vin blanc dans un somptueux gobelet de vermeil et enfin, sans doute en guise de dessert, une pomme. La transparentation de la matière picturale laisse apparaître un repentir dans le corps du hareng (le peintre l’ayant probablement raccourci dans un deuxième temps) et la forme de l’assiette en bois sous les tranches de pain.

La composition est typique des natures mortes de Flegel qui se caractérisent par le réalisme de la représentation des objets qui y figurent et la singularité de leur mise en scène. Ce réalisme dans la représentation minutieuse des objets rattache l’art de Flegel à la tradition picturale des Ecoles du Nord de l’Europe.

Adoptant un point de vue légèrement surplombant, le peintre nous présente ici une disposition millimétrée de ces différents éléments qui, présentés sur un plan de couleur neutre, sont mis en valeur par le fond de la composition de couleur noire.

A noter que le manche du couteau, très caractéristique, se retrouve dans la nature morte du musée de Greifswald et est un élément permettant d’avancer une datation autour de 1630. Le couteau comporte sur la lame une lettre R couronnée, dont l’interprétation est malaisée, l’hypothèse la plus probable étant qu’il s’agit juste de la marque de provenance du couteau.

3. Une commémoration de la Cène

Au-delà de la représentation de ce repas frugal, le peintre nous invite à une véritable méditation religieuse. Le pain et le vin, qui figurent dans la grande majorité des œuvres de Flegel, constituent en effet la nourriture utilisée par le Christ lors du dernier repas partagé avec ses disciples et ces natures mortes peuvent être lues comme des commémorations de la Cène (« Erinnerung an das Abendmahl »).

Le poisson était également utilisé pendant le troisième et le quatrième siècle comme un symbole eucharistique, le nom grec du poisson ICHTUS pouvant se lire comme l’acronyme de Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur. Par ailleurs, et c’est particulièrement clair dans cette nature morte, le poisson n’ayant pas de paupière ne ferme pas les yeux, évoquant ainsi les Chrétiens qui attendent le retour du Christ ressuscité dans la Gloire. Il est intéressant à ce propos de souligner la position de l’œil du poisson dans la verticale médiane de la composition, comme pour capter notre attention.

Cette symbolique du pain et du vin est complétée par la pomme, rappel du péché originel qui est racheté par la mort et la résurrection du Christ, alors que la vrille qui entoure le pied du gobelet de vin évoque le serpent tentateur au paradis terrestre.

Il faut souligner à ce propos que la symbolique utilisée par le peintre doit être comprise dans l’esprit de la réforme qui récuse la transsubstantiation, c’est-à-dire la présence réelle du Christ dans le pain et le vin eucharistiques. La présence du pain et du vin est uniquement une référence aux Ecritures permettant d’ouvrir la voie à une méditation spirituelle.

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Stéphane Renard Fine Art

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