Par Galerie Thierry Matranga
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Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Huile sur panneau. Ecole française vers 1700, atelier de Nicolas Bertin.
Parmi les nombreuses métamorphoses que Jupiter entreprit pour séduire de nouvelles conquêtes, sa transformation en cygne pour approcher la belle Leda est probablement le sujet le plus prisé par les artistes. Dans la Grèce et la Rome antique, les fresques, les mosaïques et les sculptures représentant la scène abondent. Avec la Renaissance et le regain d’intérêt pour la mythologie, les artistes, au premier rang desquels Léonard de Vinci, s’emparent à nouveau de ce thème. Le génie toscan réalise deux versions (aujourd’hui disparues et dont il ne reste que des esquisses ou des copies). Michel-Ange, le Corrège ou encore Véronèse ne sont pas en reste et livrent leur interprétation personnelle de cet épisode.
Alors que Leda, épouse du roi de Sparte, se baigne dans le fleuve Euratos dont on distingue la rive sur notre composition, le désir de Jupiter nait. Pour s’en approcher, il ...
... élabore une ruse et demande à Vénus de se changer en aigle et de le poursuivre, lui-même métamorphosé en cygne. Leda ouvre alors les bras pour accueillir le pauvre cygne effrayé, c’est l’instant que notre peintre a saisi. Jupiter profitera de l’étreinte et quatre enfants naîtront de cette union dont les héros Castor et Pollux, et la célèbre Hélène, mobile de la guerre de Troie.
Nicolas Bertin, à travers cette œuvre produite par son atelier, montre tout son talent pour peindre la beauté et la féminité de cette reine qui, accompagnée de Cupidon, aura son instant d’extase. La douceur du visage de Leda et son corps gracieux ondulant sont le reflet d’une tradition classique empreinte d’un apport nordique dont Bertin est l’héritier.
Nous avons choisi de vous présenter cette délicate peinture dans cadre en bois sculpté et doré à motif de feuilles et de fleurs d’époque Louis XIII.
Dimensions : 25 x 20 cm – 39 x 33,5 cm avec le cadre
Biographie : Nicolas Bertin (Paris 1667 – id. 1736) est initié à la peinture par Guy Louis Vernansal et poursuit sa formation auprès de Jean-Baptiste Jouvenet et de Bon Boullogne. Protégé par le tout puissant surintendant des Bâtiments Arts et Manufactures de France, le marquis de Louvois, il est très tôt employé à Versailles. Prix de Rome en 1685, il séjourne dans la Ville éternelle jusqu'en 1689, puis regagne Paris où sa carrière ne semble pas avoir été compromise par la mort de son protecteur. Il travaille pour la Ménagerie (1701), le Trianon (Vertumne et Pomone, 1706, en place) et le château de Meudon (v. 1709). Reçu à l'Académie en 1703 (Hercule délivrant Prométhée, Louvre), il œuvre pour des princes allemands ou des particuliers français, à qui il livre le plus souvent des petits tableaux au coloris recherché. Des œuvres de Nicolas Bertin sont conservées dans les plus grands musée du monde : la Gemäldegalerie de Dresde, l’Ermitage à Saint Petersbourg ou encore le Rijksmuseum à Amsterdam.
Bibliographie :
- LEFRANCOIS Thierry, Nicolas Bertin 1668 -1736, Arthena 1981.
- MILOVANOVIC Nicolas, Catalogue des peintures française du XVIIe siècle du Musée du Louvre, Louvre Editions 2021
- BAJOU Thierry, La Peinture à Versailles XVIIe siècle, RMN Buchet/Chastel 1998
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