Par Antichità Castelbarco
Le satyre et le paysan (d'après Esope, Fables, LXXIV)
Jacob Jordaens (Anvers 1593 - Anvers 1678), suiveur de
Huile sur toile
68 x 62 cm. - dans un cadre 97 x 90 cm.
Nous vous proposons un tableau intéressant, dont le sujet insolite s'inspire de la fable d'Esope "Le satyre et la famille du fermier", élaborée sous divers modèles par les grands maîtres de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, et en particulier par Jacob Jordaens (Anvers 1593 - Anvers 1678), qui s'est plu à la reproposer sous de nombreuses variantes, grâce à son style pictural vigoureux et typiquement flamand.
Jordaens est en effet considéré comme un maître par excellence du Siècle d'or de la peinture flamande, privilégiant, comme on le voit parfaitement dans ces compositions particulières, l'utilisation de scènes de la vie quotidienne en Flandre au XVIIe siècle comme théâtre pour l'illustration de vieux proverbes populaires.
La fable raconte l'histoire d'un satyre qui, un jour ...
... d'hiver, sauva la vie d'un paysan perdu dans une tempête de neige et devint son ami. En signe de gratitude, le paysan invita son nouvel ami à partager un dîner avec sa famille.
Pour Esope, la valeur morale de cette fable est de se méfier des hommes, souvent ambigus, qui obtiennent le chaud et le froid avec le même outil. En pratique, ils sont fourbes ou faux et ont souvent des actions contradictoires.
Notre œuvre s'inspire d'un des tableaux de Jacob Jordaens, dont l'un se trouve actuellement aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles, réalisé par le maître vers 1620, et dont il existe également une précieuse gravure de Lucas Vorsterman I au British Museum de Londres (https://www.britishmuseum.org/collection/object/P_1873-1213-588) dont notre auteur a dû naturellement s'inspirer [1].
En particulier, notre belle toile, une version intéressante que l'on peut situer entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, dénote une excellente qualité d'exécution, comme le démontrent les détails photographiés que nous présentons ici.
Elle présente une peinture analytique tant dans les détails que dans le rendu des personnages, et la force expressive du rendu des visages, notamment celui du satyre, mérite d'être soulignée. La théâtralité de la scène, à l'égal des prototypes de Jordaens, est soutenue par les couleurs vives, intenses et brillantes et par la force de la lumière qui irradie les personnages[1].
[1] D'autres versions sont
- Le satyre et le paysan, Jacob Jordaens, Musée Pouchkine, Moscou (https://pushkinmuseum.art/data/fonds/europe_and_america/j/1001_2000/zh_2615/index.php?lang=ru)
- Le Satyre et le Paysan, Jacob Jordaens, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville, Paris (https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/le-satyre-et-le-paysan)
- Le Satyre et le Paysan, Jacob Jordaens, Alte Pinakothek, Munich (https://www.sammlung.pinakothek.de/en/artwork/bwx0jyqGm8)
- Le Satyre et le Paysan, Jacob Jordaens, Staatliche Gemäldegalerie, Kassel (https://datenbank.museum-kassel.de/32814)
imm.1 Lucas Vorsterman I, British Museum, Londres, Satyre et paysan, vers 1621
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