Juan de Anchieta (Azpeitia (Guipúzcoa), ca. 1540 – Pamplona, 1588)

... appartenu à l'école romane du maniérisme espagnol, qui présente les influences des artistes italiens actifs à Rome, en particulier Raphaël et Michel-Ange. Les œuvres de l'école romane se distinguent par leur taille et leur force anatomique, traits qui se retrouvent clairement dans cette pièce. En fait, on pense que Juan de Anchieta s'est formé en Italie, car son style reflète les influences des maîtres italiens. Bien qu'il n'y ait aucune documentation qui étaye cette théorie, sa "formation" italienne a été reconnue par Ceán Bermúdez et Camón Aznar. Des œuvres d'art présentant ces traits et caractéristiques se trouvent dans le retable principal de l'église de Santa Maria de Tafalla (Navarre), dont l'image centrale de l'Assomption présente des caractéristiques anatomiques similaires. Il a également des tons chair et une polychromie presque identiques à notre pièce. De plus, la Vierge et l'Enfant dans l'église de San Miguel de Agoitz et la Vierge et l'Enfant avec saint Jean-Baptiste dans l'église de Saint-Jean-Baptiste de Obanos montrent une grande Vierge Marie avec un volume et un poids pouvant être par rapport à notre sculpture. Dans les deux exemples, ainsi que dans notre pièce, le volume est défini par le vêtement, notamment dans les plis du tissu. La Vierge est vêtue d'une robe complexe, d'une tunique à décolleté plissé en éventail et d'un ample manteau. La tête peut être comparée dans les trois exemples à celle d'une matrone romaine, qui est recouverte d'un voile plié à la manière de Michel-Ange et qui suggère des cheveux ondulés séparés au milieu en dessous. Les visages sont clairement inspirés du maître italien : traits forts et larges, nez droit, bouche serrée et menton arrondi. Dans les exemples d'Agoitz et d'Obanos, ainsi que dans le nôtre, les mains bien définies de la Vierge tiennent l'Enfant Jésus sur ses genoux, partiellement recouvert de son voile. La sphère terrestre apparaît également dans ces trois exemples.