Giovanni Battista GAULLI, dit “BACICCIO” (1639 –1709) Recto : La Vierge à l’Enfant

... sur l’iconographie de cette feuille magnifique. Il est vrai que les deux couronnes l’une d’épines, reçue par la sainte en même temps que le Sacré-Cœur, et la couronne de fleurs, symbole de pureté, offerte et écartée par un petit ange qui la pousse du pied. Il peut s’agir d’une allusion à son refus du mariage déclarant à son père : « Je livrerais plutôt ma tête au bourreau, que ma chasteté à un homme ».
Toutefois, le Sacré-Cœur qu’elle reçoit de la Vierge par l’intercession d’un ange est l’un des attributs de Sainte Marie Madeleine de Pazzi béatifiée en 1626 et canonisée en 1669 par Clément IX Rospigliosi.
La composition et le style graphique de la feuille nous conduisent à dater celle-ci de la fin de la carrière de Baciccio, vers 1707, sur la base d’autres œuvres assez proches, comme La Vierge à l’Enfant apparaissant à saint Antoine de Padoue de l’ancienne collection de Ralph Holland. Le groupe de la Vierge et de l’Enfant est également proche de celui figurant dans le dernier tableau peint par l’artiste et représentant une composition presqu’identique mais cette fois avec Le Mariage mystique de Sainte Catherine et aussi daté de 1709.
La figure extatique de la sainte religieuse aux yeux clos et à la tête légèrement renversée en arrière est encore très marquée par l’expression de la figure de sainte Thérèse et de celle de la Bienheureuse Ludovica Albertoni sculptées par le Bernin, dont Gaulli fut le principal assistant dans le domaine de la peinture.