Par Anne Besnard
Cette commode galbée est en noyer massif, elle ouvre par cinq tiroirs sur trois rangs. Généreusement moulurée, la façade est habillée de poignées et d'entrées de serrure en bronze. Les montants antérieurs se terminent par une volute, la traverse basse chantournée est sculptée d'un motif en éventail centré d'une étoile à cinq branches. Les panneaux de coté sont à plates bandes et les traverses de coté sont elles aussi chantournées. Appelé « commode parisienne », ce modèle connut un grand succès et fut fabriqué avec quelques variantes sur une longue période, selon Albert Maumené dans « La Vie à la Campagne » chaque Pavillon (au nombre de treize) qui composait le Domaine de Marly, château de plaisance de Louis XIV, était meublé de cette sorte de commode. Elle porte sur une traverse du dos l' estampille du maître ébéniste Louis Noël Malle accompagné du JME qui signifie : « Jurande de Maître Ébéniste ». Reçu le 18 novembre 1765, il devient un ...
... artisan réputé, il est établi rue du faubourg Saint Antoine où il possède, outre son atelier, une boutique de meuble tenue par son épouse. En 1772, l’Almanach des marchands précise qu’il réalise des ouvrages en ébène, en olivier mais aussi en bois de couleur, ainsi que l’écaille et la nacre. Sa production débute sous Louis XV, elle comprend des meubles de cette époque et de ce style jusqu'au style Louis XVI. Après son décès, sa femme récupère son atelier qui restera en activité jusqu’à la Révolution. Une commode et une table en cabaret sont conservées respectivement au musée Carnavalet et au musée Magnin à Dijon. Dans un bon état général cette commode porte néanmoins « les stigmates » dus à son grand âge, ses pieds arrières ont été entés, un renfort a été placé derrière la traverse basse de façade, mais tout cela ne nuit ni à sa solidité ni à sa stabilité.
Époque XVIIIe siècle.
Longueur 127 cm, profondeur 67 cm, hauteur 94 cm.