Par Galerie Étienne Lévy
La commode repose sur quatre pieds élégamment cambrés soulignés de bronze doré et terminés par des sabots à griffes de lion. Les montants sont surmontés de chutes néoclassiques à cannelures et tores de laurier. La façade offre deux tiroirs dont les poignées sont en forme de patères antiques et les anneaux de tirage en couronne de laurier. Elle présente un ressaut central dont la partie basse est découpée en cul de lampe orné d’un motif en bronze doré néoclassique. Le meuble est plaqué de bois de rose et décoré d’une marqueterie géométrique sophistiquée, de carrés de bois teinté en vert renfermant des rosettes feuillagées, sur un fond de cubes, le tout encadré d’un délicat treillages à quatre-feuilles. La commode est surmontée d’un dessus en plateau brèche d’Alep.
Estampillée par Léonard Boudin maitre en 1761
Vers 1770
La forme de cette commode est issue des commodes à la grecque conçues par Jean-François Oeben au début des années ...
... 1760, en acajou ou en satiné, notamment pour la marquise de Pompadour au château de Ménars. Ce modèle a connu un grand succès et fut réalisés par plusieurs ébénistes qui chacun la personnalisa avec des placages ou des marqueteries différentes.
Léonard Boudin accéda à la maîtrise en 1761. Son œuvre se divise en deux périodes : une production pleinement Louis XV, en dépit de son accession tardive à la maîtrise, ornées de placages en frisage, de marqueteries florales ou de laque. Il réalisa également de nombreux meubles dans un goût plus sage, lors de l’épanouissement du néoclassicisme, avec des galbes maîtrisés, des motifs de marqueterie classiques et des bronzes à la Grecque. Poursuivant son activité d’ébénisterie, Boudin établit un magasin de vente en employant des confrères. Il est donc difficile de déterminer précisément quels meubles sont sortis de son propre atelier, lorsqu’ils ne portent que sa seule estampille. Il fit travailler, parmi les plus importants, Denizot, Topino et vraisemblablement RVLC, tous trois ayant exécuté des meubles dans ce goût appelé aujourd’hui Transition. L’un des autres sous-traitants de Boudin, nommé Cosson, réalisa plusieurs meubles qui présentent la même marqueterie de fleurs géométriques sur fond de carrés, le tout encadré de treillis à quatrefeuilles.
Bilbiographie : Kjellberg, Pierre, Le Mobilier français du XVIIIème siècle, Paris, 1989, p. 92 (illustrée)
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