Par Galerie Patrick Pottier
Charles Auguste LEBOURG (1829 – 1906).
Le jeune oiseleur.
Bronze.
Signé et daté :C. A. LEBOURG 1866.
Fondu PAR VOR THIEBAUT.
Né à Nantes, Charles Auguste Lebourg étudie le dessin et la sculpture comme élève d'Amédée Ménard (ca. 1805–1873). En 1851, il emménage à Paris où il poursuit ses études, bénéficiant cette fois de l'enseignement de François Rude avant d'exposer ses oeuvres pour la première fois au Salon de 1852.
Le bronze réalisé par Lebourg et intitulé Enfant nègre jouant avec un lézard, d'abord-exposé au Salon de 1853, remportera la mention honorable lors de l'Exposition Universelle deux ans plus tard. Ce sera par la suite, au Salon de 1867, qu'il se verra remettre une médaille pour la statue en marbre L'enfant à la sauterelle et qu'il proposera le buste de Lady Wallace au Salon de 1872. Pendant cette même période, Lebourg met la main à d'importants travaux décoratifs pour le Louvre, mais aussi pour l'église de la Sainte Trinité ...
... ainsi que pour l'Hôtel de Ville de Paris. La plus célèbre de ses contributions vient des années qui suivirent la guerre francoprussienne. En effet, le système d'aqueduc parisien alors en ruines, compliquait énormément l'accès à l'eau potable. Afin d'y remédier, Sir Richard Wallace, un riche collectionneur d'art et philanthrope anglais vivant à Paris, décida de construire une série de fontaines à boire dans toute la ville. Pour hâter le projet, il engage donc Lebourg, avec qui il était par ailleurs déjà familier. Les premières « Fontaines Wallace » sont installées à Paris en 1872, et plus d'une centaine de fontaines sont disséminées en France, principalement à Paris, mais aussi à Nantes, Bordeaux, et plusieurs autres grandes villes françaises. Notons également qu'au moins six fontaines Wallace furent placées dans la capitale uruguayenne de Montevideo, et cinq autres érigées à Lisburn, en
Irlande du Nord.
Charles Auguste Lebourg met en lumière la passion de cette seconde moitié du XIXe siècle pour les horizons bucoliques et le désir d’absolue pureté à travers la représentation d'un corps adolescent aidant d'une main l'oiseau à reprendre son envol. La version en plâtre de « Jeune oiseleur » fut présentée au Salon de 1866 et le moulage en bronze au Salon de 1868, mentionné dans le Dictionnaire des sculpteurs au dix-neuvième siècle par Lami (III, Paris, 1919), page 268). Quant aux moulages de Victor Thiebaut, ils sont répertoriés entre 1860 et 1875, et le nôtre provient de la collection de Sir Richard Wallace elle même.
PROVENANCE
Sir Richard Wallace collection (1818-90), fils de Richard, 4ème Marquis d'Hertford
Lady Wallace (d. 1897), mariée en 1871
Sir John Murray Scott (1847 – 1912), secrétaire et légataire
Miss Scott (d. circa 1931), soeur de Sir John et Mary Scott
Coll. de Wyndham Birch
BIBLIOGRAPHIE
Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École Française au dix-neuvième siècle, Paris,
1919, Vol. III, p 268
S. J. Camp, Wallace Collection Catalogues, Pictures and Drawings, Londres, 1928, pp. x-xxvi
R. A. Cecil, « The Remainder of the Hertford and Wallace Collections », in The Burlington
Magazine, Juin 1950, pp. 168-172
R. A. Cecil, « French Eighteenth Century Sculpture formerly in the Hertford-Wallace Collection »,
in Apollo, Juin 1965, pp. 449-59