Par Tobogan Antiques
Signé "G. Viardot Paris" et daté 1888
Très beau meuble de style japonisant, réalisé en aulne teinté sculpté et gravé. Composé d’une vitrine ouverte en partie haute, encadrée de pilastres ouvragés et contenant deux étagères asymétriques. En partie basse, sous un tiroir orné de motifs japonisants gravés en creux, une porte ouvrant sur une étagère, est superbement ornée d’une scène entièrement réalisée en ivoire incrusté, représentant un oiseau perché sur une branche de bambou. L’ensemble est soigneusement décoré d’éléments décoratifs en bois ajouré et sculpté et d’ornements en bronze “vieil or”, tel les ferrures ornementales et surtout le dragon semblant sortir de son antre au fronton du meuble, qui constitue véritablement la marque artistique de Gabriel Viardot. Ce cabinet-étagère repose sur un soubassement et quatre pieds sculptés d’enroulements géométriques.
Biographie :
Gabriel Viardot, sculpteur sur bois de métier, ...
... fabrique des petits meubles, des fantaisies et des objets en bois sculpté aux sujets naturalistes et animaliers, dont quelles pièces sont appréciées à l’Exposition Universelle de Paris en 1855. Cependant, l’importation d’œuvres similaires en provenance de Suisse et d’Allemagne incite Viardot à innover. En 1861, Viardot succède à son père à la direction des ateliers parisiens de la rue Rambuteau et s’intéresse au nouveau mouvement artistique de l’époque : le Japonisme. La maison Viardot sera alors l’une des premières à se spécialiser dans la production de mobilier « dans le genre chinois et japonais », en adaptant aux goûts et usages européens les meubles et objets exportés par la Chine et le Japon. Viardot orne son mobilier de panneaux laqués japonais authentiques, d’incrustations de nacre du Tonkin et de superbes bronzes dont il conçoit lui-même les modèles, conférant ainsi à l’ensemble un aspect luxueux et exotique. Célébré aux salons, Viardot obtient quatre médailles à l’Exposition Universelle de Paris en 1867 et une médaille d’argent à l’Exposition Universelle de 1878. Il est récompensé à plusieurs reprises de médailles d’or : aux Expositions Universelles d’Anvers en 1884, et de Paris en 1889 et 1900. Ses ateliers de la rue des Archives, où Viardot s’installe en 1878 compte une centaine d’ébénistes et de sculpteurs vers 1885, date à laquelle il est promu au grade de Chevalier de la Légion d’honneur. Jouissant d’une grande réputation, « l’Escalier de Cristal », célèbre maison parisienne éditant des meubles luxueux, lui demande l’exclusivité de six modèles d’ébénisterie, sur lesquels elle appose sa propre estampille.