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Glossaire des Arts Décoratifs

Faïence de Rouen

Les céramistes normands ne sont pas seulement, par ordre chronologique, les premiers qui aient produit en France de faïence artistique, la preuve de leur priorité ressort des travaux de Gaillon et de l'exécution, à Rouen, du carrelage d'Écouen, daté de 1542, ils doivent encore être considérés comme occupant, dans l'histoire de cette noble industrie, une place tout à fait à part. En effet, le nombre et l'importance des manufactures élevées dans le pays, ainsi que la nouveauté dans la conception et la perfection dans l'appropriation du décor, les placent absolument au premier rang des céramistes français.

Paire d'assiettes ROUEN - XVIIIème siècle
Paire d'assiettes ROUEN - XVIIIème siècle : Galerie Orely's

Toutefois, malgré leur talent incomparable, et aussi malgré les recherches d'André Pottier et des écrivains locaux, on est mal renseigné sur les débuts de la fabrications rouennaise. En dehors de Masséot Abaquesne, auquel on attribue, non sans apparence de raison, les fragments du paravent d'Écouent que conservent nos musées, on sait peu de choses sur cette première période, et il faut sauter presque un siècle pour se trouver en présence d'un autre céramiste, dont l'existance est attestée à la fois par un document irréfutable et par des produits dont l'origine n'est pas contestée.

Ce céramiste nouveau est Poirel, huissier du cabinet de la reine, qui obtint un privilège en 1644. Les documents céramiques qui nous revèlent son genre de fabrication consitent en diverses pièces, sur lesqueles se trouve la mention: Faict à Rouen en 1647. Ajoutons que ces pièces sentent l'influence italienne et rappellent la fabrication nivernaise. On a donc à conclure, de ce double caractère, que, pour cette seconde période de fabrication, Poirel et son successeur, Poterat, avaient attiré à Rouen des ouvriers de Nevers. Avec Louis Poterat, qui obtint en 1673 un autre privilège, dérogeant à celui antérieurement conféré de Grandval, la production rouennaise subit une influence différente. Elle s'inspire des modèles de Delft.